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Protocoles 66

Edito

l’angle mort de la co-infection

dimanche 1er mai 2011

Nous demandons depuis des mois un accès d’urgence pour les personnes co-infectéEs aux deux nouvelles molécules anti-VHC, boceprevir et telaprevir, via la recherche publique (essais de l’ANRS) et via une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) nominative protocolisée de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

Inertie. Annoncés par l’ANRS dès janvier, ces deux essais n’ont été mis en place qu’en avril. Pourquoi un tel retard ? Pourquoi l’ANRS n’a t-elle pas communiqué sur les raisons de ce retard ?

Promesses non tenues, dossiers en attente. Quand l’Afssaps va-t-elle se décider à mettre en place les ATU ? Quand va-t-elle communiquer auprès des médecins susceptibles de prescrire ces molécules ? Derrière les dossiers d’ATU, il y a des personnes qui ont un besoin thérapeutique URGENT. Pour ne pas dire vital.

Honte aux labos. Boehringer, Janssen, Schering, Roche, Gilead, Pfizer, BMS : tous ces labos développent des nouvelles molécules anti-VHC, en phase II ou phase III. Mais l’inclusion des personnes co-infectées dans ces essais est proche du néant. Pourtant, il est plus qu’urgent d’avoir des données pour les personnes co-infectées. Tout comme il est vital pour les personnes en échec thérapeutique d’avoir accès à des nouvelles molécules prometteuses. Nous sommes particulièrement choquéEs par l’attitude du laboratoire Boehringer, qui développe un traitement sans interféron - tournant tant attendu par les personnes atteintes par l’hépatite C - sans inclure les personnes co-infectées dans l’essai correspondant. Quand va-t-il les prendre en compte ?

Perte de vies, perte de temps. Que faudra-t-il pour que les laboratoires et les institutions agissent face à l’urgence des impasses thérapeutiques dans lesquelles se trouvent les personnes co-infectées ? Les inclure dans les essais, c’est la réponse que doit apporter la recherche – tant publique que privée - à la première cause de mortalité des séropositifVEs : la co-infection VIH/VHC.

La situation est claire, les enjeux cernés, les poings serrés.