Accueil > Nos médias > Protocoles > Edito

Edito

Mortelles franchises

vendredi 13 septembre 2013

Le 17 décembre dernier, Bruno-Pascal Chevalier mourait du sida. La veille, il manifestait en faveur du mariage pour tous et toutes. Bruno-Pascal était connu pour avoir entamé une grève des soins en 2008 afin de protester contre la mise en place des franchises médicales. Son geste, risqué et désespéré, avait permis de mettre en lumière la violence et les dangers de cet impôt sur la maladie.

Discriminatoires, les franchises pour soins – mais aussi le forfait à un euro – touchent davantage les personnes malades que les personnes en bonne santé. Dangereuses, elles encouragent les renoncements aux soins pour raisons financières. Le Parti Socialiste, unanime, avait dénoncé et combattu cette mesure. Le premier secrétaire du parti avait rendu visite à Bruno-Pascal Chevalier, lui promettant l’abrogation des franchises quand les socialistes arriveraient au pouvoir. Cet homme s’appelait François Hollande.

Bruno-Pascal Chevalier est mort sans que cette promesse ne soit respectée, sans même que François Hollande n’ouvre le sujet. Bruno-Pascal Chevalier est mort en colère face à tous les renoncements socialistes : maintien des franchises, fermeture de services hospitaliers, maintien de l’interdiction des soins funéraires pour les séropositifVEs, baisse des subventions aux actions de prévention, de dépistage et de soutien, etc. La Ministre de la santé elle-même ne semble pas manifester le moindre intérêt pour ces questions, en laissant sous-entendre son impuissance fasse à un gouvernement pour qui la santé n’est pas une priorité politique.

Comment oser dire qu’il n’y a pas d’argent pour abroger les franchises quand on offre aux patrons d’entreprise 20 milliards d’euros en 2014, sans aucune contrepartie ? Quand l’affaire Cahuzac révèle les dizaines de milliards que pourrait rapporter une lutte efficace contre la fraude fiscale ? Quand l’engagement 20 de François Hollande, baisser le prix des médicaments afin de garantir l’accès aux soins, semble totalement oublié ? C’est cela, la politique socialiste ?

Historiquement, les malades et les handicapéEs ont toujours eu à se battre pour faire avancer leurs droits. Si vous ne supportez plus d’être désignéEs comme les responsables du soi-disant « Trou-de-la-Sécu », si vous refusez la fatalité idéologique des socialistes, si vous pensez que les franchises doivent être combattues, que l’accès aux soins de toutes et tous doit être consolidé, rejoignez-nous !

C’est ensemble que nous pourrons avancer. Ensemble, pour une santé solidaire – c’est le nom du collectif que Bruno-Pascal Chevalier avait créé.