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essais d’antiretroviraux contre le vih

TMC114 C 213 [tibotec]

samedi 1er mai 2004

Etude de phase II randomisée, contrôlée, en aveugle partiel, pour évaluer la dose efficace et la tolérance de TMC114/ritonavir chez des personnes prétraitées par les trois types d’antirétroviraux.

à qui s’adresse cet essai ?

A des personnes ayant déjà été traitées par les trois types d’antirétroviraux : inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse (INTI), inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) et inhibiteurs de protéase (IP), prenant un traitement stable contenant des IP et ayant une charge virale détectable.

commentaire

Le TMC-114 est un nouvel antirétroviral, appartenant à la classe des IP. Les études préliminaires ont montré que l’émergence de souches résistantes au TMC-114 intervenait moins rapidement qu’avec du nelfinavir, de l’amprenavir ou du lopinavir. La résistance observée ne serait pas croisée avec les autres IP (excepté avec le saquinavir). Ces derniers demeureraient efficaces sur le virus résistant au TMC-114.

Un essai de phase IIa incluant 50 personnes a montré l’efficacité du TMC 114 sur des virus résistants à des IP. Au cours de cet essai, les principaux effets secondaires relatés étaient : diarrhée, maux de tête, fatigue ou encore plu sgraves d’ordre digestif, nerveux et dermatologique notables. Une personne a aussi présenté une hépatite médicamenteuse. Il est essentiel de signaler que le TMC-114 est un sulfonamide, susceptible de provoquer certains effets indésirables de types allergiques tels que : éruption cutanée, urticaire, démangeaisons etc. Pour certains médecins l’existence de ce type d’allergies est une quasi contre-indication à l’utilisation de ces traitements. Toutefois en cas de réelle nécessité, sa prescription est possible mais avec une surveillance accrue. Toute manifestation allergique de ce type doit imposer l’arrêt immédiat voire définitif du traitement, en raison de la possibilité d’apparition d’un syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson.

Il s’agit d’un essai d’escalades de doses, dont le but est de déterminer l’efficacité et surtout de la tolérance du TMC 114. Le suivi rapproché s’impose. En cas d’échappement thérapeutique, cet essai est un moyen d’accès précoce à cette molécule prometteuse, même si la randomisation et la recherche de dose rendent l’intérêt relatif (groupe contrôle, dosages insuffisants ou trop élevés).

quel est l’objectif de cet essai ?

Il s’agit d’étudier si le TMC114 peut constituer une alternative thérapeutique chez des personnes précédemment traitées, en échec thérapeutique, y compris pour les inhibiteurs de protéase. A cette fin, cet essai clinique s’attachera à vérifier l’activité antivirale, la sécurité d’emploi et la tolérance du TMC 114 pris avec une faible dose de ritonavir. Rappelons que le ritonavir est lui même un IP utilisé à faible dose afin de « booster », c’est à dire d’accroître l’activité, d’autres IP tels que le TMC114. Par ailleurs, cette étude s’intéressera directement à la pharmacocinétique du TMC114 (suivi de la quantité de médicament dans le sang au cours du temps).

comment se déroule l’essai ?

Il s’agit d’une étude internationale visant à inclure 300 personnes vivant avec le VIH dont environ 60 en France. L’intitulé « aveugle partiel » s’explique par le fait que vous saurez si vous êtes dans le groupe contrôle ou pas et si vous prenez du TMC 114 une ou deux fois par jour, en revanche, ni vous ni votre médecin ne connaîtrez la dose du traitement.

Une phase de sélection, d’une durée maximale de 6 semaines, comprendra une première visite médicale, au cours de laquelle un médecin vous interrogera sur votre histoire médicale, vos allergies aux médicaments, votre état de santé et les médicaments que vous prenez actuellement. Par ailleurs, au cours de cette visite les examens suivants seront réalisés : prise de sang (détermination du taux de CD4, de la charge virale et du génotype de résistance aux différents antirétroviraux), électrocardiogramme et mesures corporelles (taille, poids, circonférence de votre taille et de vos hanches).

La deuxième visite aura lieu environ 4 semaines plus tard et permettra, grâce aux résultats du test de résistance et à ceux des autres évaluations, de définir un traitement antirétroviral optimal comprenant un ou plusieurs INTI avec ou sans Fuzéon® et/ou un ou plusieurs IP. Au cours de cette seconde visite, il sera également procédé par tirage au sort à votre affectation à l’un des 5 groupes possibles :
 Groupe I : TMC 114 400 mg + ritonavir 100 mg 1 fois/jour
 Groupe II : TMC 114 800 mg + ritonavir 100 mg 1 fois/jour
 Groupe III : TMC 114 400 mg 2 fois/jour + ritonavir 100 mg
 Groupe IV : TMC 114 600 mg 2 fois/jour + ritonavir 100 mg

En plus de ces deux IP, les personnes de ces 4 groupes prendront un ou plusieurs INTI associés ou non à une injection sous cutanée de Fuzéon® (T-20, inhibiteur de fusion) 2 fois/jour.

 Groupe V (contrôle) : un ou plusieurs IP associé à un ou plusieurs INTI.

Votre nouveau traitement sera mis en place au cours de la troisième visite qui se déroulera 15 jours après la seconde. Au cours de la phase de traitement, vous reviendrez régulièrement voir le médecin afin qu’il contrôle la façon dont vous supportez celui-ci. La durée maximale de l’étude est de 48 semaines. A l’issue de cette période, les personnes stables auront la possibilité de poursuivre le traitement par TMC114 et les personnes du groupe contrôle, en situation d’échec thérapeutique, auront la possibilité de recevoir du TMC114.

qui contacter ?

 coordinateur clinique de l’essai : Pr Christine Katlama, Hôpital Pitié Salpétrière, 75013 Paris, 01 42 16 01 30
 La ligne d’information d’Act Up-Paris sur les essais cliniques : le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h00 à 18h00, 01 49 29 44 82

grille de lecture

conditions d’entrées
naïfs non
pré-traités oui
charge virale detectable
nombre de CD4 indifférent
infections opportunistes non
bénéfices directs oui et non