Accueil > L’association > Chirac : le premier responsable

Chirac : le premier responsable

mardi 30 novembre 2004

Aujourd’hui, Act Up-Paris a zappé l’Elysée et interpellé Jacques Chirac. Une dizaine de militants d’Act Up ont couvert de faux sang la façade du bâtiment et scandé des slogans pour dénoncer le mélange d’inaction et d’hypocrisie du Président de la République face au sida à la veille du 1er décembre. Après un très long flottement des services de sécurité (d’après les observateurs de presse présents), les militants ont été interpellés et placés en garde-à-vue, ce qui est très rare pour ce type d’action. Mettre les malades en détention n’est pas une réponse.

Depuis sa réélection et la victoire de la droite, la situation des séropositifs et des malades n’a cessé d’empirer. Le chef de l’Etat en est le premier responsable, il place devant les impératifs de santé d’autres logiques, budgétaires :
 Son gouvernement va appliquer une réforme de la Sécurité sociale hostile aux malades et aux handicapés, qui remet en cause la liberté de choisir son médecin, instaure un protocole de soins contraigant et coercitif et met en place un forfait de 1 euro pour chaque consultation et acte médical, qui pénalisera ceux et celles qui ont le plus besoin du système de santé. Jacques Chirac aura donc instauré un impôt sur la maladie.
 Les attaques contre l’aide médicale d’Etat privent les étrangers sans-papiers de soins performants et gratuits. Certains soins sont donc payants pour eux, alors qu’ils ne coûtent rien aux assurés nationaux ou régularisés. Jacques Chirac, pourtant élu pour faire barrage au Front National, applique donc une politique xénophobe fondée sur le principe de préférence nationale. Il précarise ainsi des populations entières qu’il détourne du système de santé.
 Le handicap n’est PAS la priorité du président. Le montant de l’Allocation Adulte Handicapé est toujours aussi bas. Les délais d’instruction d’une demande de prestation handicapé auprès de la COTOREP sont toujours trop longs. Les handicaps liés au virus du sida sont toujours pris en charge. Et la grande réforme annoncée sur le handicap tient plus d’une déclaration de principes que d’un véritable changement politique.
 La participation financière de la France à la lutte contre le sida dans les pays en voie de développement reste désespérément ridicule. Par le biais de son ambassadrice sida, Chirac a fait savoir mardi 23 octobre que cette situation ne varierait pas. L’Afrique compte ses morts, Chirac compte ses sous.

Les promesses non tenues de Chirac sont légion. En ce qui concerne le sida, ses mensonges tuent. L’annonce que le sida serait grande cause nationale ne pourra nous satisfaire si le gouvernement et le chef de l’Etat ne changent pas de politique. Nous tenons Jacques Chirac pour un des plus grands complices de l’épidémie et un ennemi des malades.

Nous exigeons :
 le retrait de la réforme sur la Sécurité sociale ;
 le rétablissement de l’AME, l’intégration des sans-papiers dans la CMU et leur régularisation ;
 l’augmentation de l’AAH et des minima sociaux ;
 l’augmentation des financements français à la lutte contre le sida pour répondre à l’hécatombe mondiale et satisfaire les besoins des malades du sud.


[mise à jour 30 novembre à 23h35] un rassemblement devant le commissariat du 8eme arrondissement à Paris a été organisé pour manifester notre solidarité avec les militants placés en garde à vue et rappeler au gouvernement qu’il ne fera pas taire les malades du sida de cette façon.