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Dossier Rein ne va plus

Catalogue

mardi 13 novembre 2007

Dans le cadre de l’infection par le VIH, différentes affections peuvent survenir. Ici sont citées les principales atteintes rénales rencontrées et présentées succinctement.

Calculs rénaux (néphrolithiase, urolithiase)

Il s’agit d’un dépôt dans le rein, sous forme de cristaux, d’un composé présent dans l’urine. Ces dépôts, appelés calculs ou néphrolithes, provoquent au niveau du dos une forte douleur, mais aussi des vomissements et des nausées. On parle alors de colique néphrétique ou néphrolithiase. Les calculs rénaux peuvent être accompagnés d’une infection se manifestant par de la fièvre, des frissons et des urines malodorantes, troubles, pouvant contenir du sang, sources de douleurs (sensation de brûlure) lors de son évacuation. De manière générale, les personnes à risque sont celles ayant déjà eu des calculs rénaux, celles ayant des antécédents familiaux, les hommes plus que les femmes, et les personnes n’ayant qu’un seul rein. Certains antirétroviraux plus que d’autres sont susceptibles de former des cristaux dans les reins. Un moyen de prévenir la survenue de calculs rénaux consiste à diluer l’urine, c’est-à-dire à boire beaucoup.

Insuffisance rénale

Il s’agit de la perte brutale, en général réversible, de la fonction rénale. Se caractérisant par une diminution du volume d’urine émis, des troubles digestifs tels que nausées, douleurs abdominales, hémorragies digestives ; altération de l’état général avec amaigrissement ; gros reins douloureux à la palpation ; céphalées, agitation, parfois même convulsions ; hypertension artérielle. Dans certains cas, une acidose est à craindre.

Syndrome néphritique aigu

Il associe une protéinurie, une hématurie pouvant occasionner la coloration de l’urine, une diminution de son volume avec des oedèmes en général modérés, par exemple une simple prise de poids, une hypertension artérielle et une insuffisance rénale inconstante, de degré variable.

Syndrome de Fanconi

Il est caractérisé par la présence dans les urines d’une quantité trop élevée d’amino-acides, de glucose, de phosphates, de magnésium et de sodium. Il associe également une acidose rénale, conséquence de la fuite de bicarbonate, un défaut de minéralisation des os favorisant la survenue de fractures et une déshydratation due à une urine trop abondante.

Néphrite intersticielle immuno-allergique

Il s’agit d’une inflammation du tissu rénal intersticiel. Cette maladie survient brutalement et entraîne une insuffisance de fonctionnement du rein sur une courte période. L’évolution de ce type de néphrite est généralement bonne puisque l’on constate, spontanément, une guérison qui survient en quelques jours ou en quelques semaines après l’arrêt de la substance incriminée.

Glomérulonéphrite

Encore désignée par le terme de néphrite, elle se caractérise par une inflammation ou des lésions des glomérules, avec pour conséquence une protéinurie et une hématurie. En l’absence de traitement, les glomérules sont détruits et la maladie évolue vers l’insuffisance rénale.

Microangiopathie thrombotique (MAT)

Elle correspond à des lésions de la paroi interne des artérioles et des capillaires amenant le sang aux reins et entraîne la formation d’agrégats plaquettaires et de thromboses. Elle provoque une anémie hémolytique (diminution du nombre de globules rouges dans le sang), une thrombopénie sévère (diminution du nombre des plaquettes dans le sang) et donc une atteinte rénale aiguë avec protéinurie, hématurie, hypertension artérielle sévère et diminution de l’émission d’urine. La maladie s’accompagne de fièvre, confusion, céphalées, plus rarement coma, hémiplégie et convulsions.

Néphrite tubulo intersticielle

Il s’agit d’une destruction des tubules et du tissu intersticiel ; en revanche, les glomérules et les vaisseaux ne sont pas touchés. Elle est accompagnée le plus souvent d’un œdème et peut déboucher sur une insuffisance rénale aiguë. On observe aussi une anémie sévère et une acidose, plus rarement une hypertension artérielle.

La glomérulosclérose segmentaire focale

C’est une affection caractérisée par la présence d’une sclérose de certains glomérules. Elle est dite segmentaire, car elle ne touche qu’une partie du glomérule, et focale, car elle n’atteint que certains glomérules. La maladie se manifeste par une protéinurie. Un dysfonctionnement rénal s’installe lentement et peut parfois aboutir à une insuffisance rénale.

L’HIVAN Présentation de l’affection

La néphropathie, atteinte rénale, associée au VIH la plus fréquemment observée est une glomérulosclérose segmentaire focale. Elle est souvent désignée par le terme HIVAN qui vient de l’Anglais HIV-Associated Nephropathy. L’insuffisance rénale devient chronique, c’est-à-dire aboutit à la destruction progressive et irrémédiable des néphrons. Les déchets toxiques s’accumulent dans le sang. Une sensation de mal-être apparaît, ainsi que des nausées, des vomissements, une perte d’appétit et des troubles du sommeil. L’HIVAN affecte le plus souvent les personnes originaires d’Afrique subsaharienne. Elle est directement liée à l’infection par le VIH-1, de certaines cellules essentielles au fonctionnement du rein : les cellules tubulaires et les podocytes. Le rein constitue un réservoir pour le VIH au sein duquel la réplication virale semble indépendante de celle intervenant dans la circulation sanguine périphérique, c’est-à-dire celle qui est mesurée lors de la détermination de la charge virale.

Avant l’apparition des multithérapies, l’HIVAN engageait souvent le pronostic vital. La zidovudine était alors utilisée pour retarder la survenue de la maladie, mais inefficace pour la prévenir. Deux autres traitements étaient prescrits avec un rapport bénéfice/risque assez défavorable, la prednison (un anti-inflammatoire) et un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, médicament normalement utilisé dans le traitement de l’hypertension artérielle.

Malgré l’absence de certitude due à une insuffisance de données réellement fiables sur l’efficacité des multithérapies hautement actives, il semble qu’une combinaison d’antirétroviraux constitue le progrès le plus marquant dans la prévention de l’HIVAN. Il va de soi qu’un essai clinique évaluant l’efficacité de la multithérapie antirétrovirale sur la survenue de l’HIVAN n’est pas éthique. Dans la mesure où le bénéfice d’un traitement antirétroviral optimisé sur la progression de l’infection par le VIH est incontestable, la mise en place d’un groupe placebo est inenvisageable.