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Act Up-Paris retire ses candidats aux élections législatives

lundi 13 mai 2002

Mardi 7 mai, quelques heures après la nomination du gouvernement Raffarin, les militants d’Act Up-Paris, réunis comme chaque semaine dans l’amphithéâtre des Loges de l’Ecole des Beaux-Arts, ont voté à une large majorité le retrait des 21 candidats que l’association avait prévu de présenter à Paris aux élections législatives de juin 2002.

Le projet "Devenez minoritaires"

Depuis trois mois, nous avions tout préparé. La campagne d’affichage était prête, le mot d’ordre "Devenez minoritaires" était choisi, les 21 candidats et leurs suppléants étaient désignés. Les premiers chèques de soutien arrivaient. Les statuts de l’association chargée de la récolte des fonds de la campagne étaient publiés au Journal Officiel. Un groupe de lutte contre le sida, issu de la communauté homosexuelle, entrait ainsi sur le terrain des partis et prétendait, sans l’intention de renoncer à son identité, à l’Assemblée Nationale et à la représentation de tous. Il s’agissait pour nous de montrer que la défense des droits des minorités, de nos droits, bute sans cesse contre des lois, qui mettent nos vies en danger, et qu’il faut par conséquent changer. Et de rappeler ainsi qu’il ne saurait y avoir de lois universelles qui ne prennent en compte le point de vue des minorités.

Les raisons de notre retrait

La décision ne fut pas facile à prendre, et il nous a fallu trois semaines pour abandonner ce projet. Il s’inscrivait dans le cadre qui était celui d’un affrontement Jospin / Chirac au second tour de l’élection présidentielle. Entretemps, la défaite des socialistes, la présence au second tour de Le Pen et la nomination d’un gouvernement de droite soumis à la pression du FN ont radicalement changé la donne. Continuer notre candidature dans ce contexte, c’était risquer de rendre incompréhensibles notre projet et nos revendications.

Battre la campagne

Act Up-Paris participera d’une autre manière à la campagne pour les législatives :
 En combattant, dans la rue, le gouvernement Raffarin. Nous avons tout à craindre d’un Nicolas Sarkozy, qui, par exemple, le soir de sa nomination, ne trouve rien de mieux à faire que de participer à la répression de prostitué-e-s à Paris.
 En obligeant la gauche à se transformer et à se mobiliser, en participant à toutes les initiatives possibles, qu’il s’agisse de forums de rue, de forums rassemblant représentants politiques et acteurs du mouvement social, etc.

Nous attendons maintenant de la gauche qu’elle gagne les législatives. Mais seule une gauche parlementaire transformée pourra en sortir victorieuse. Les partis de gauche ont tout à gagner à inventer de nouvelles modalités de travail avec nous. Ils ont tout à gagner à être présents à nos côtés, dans les luttes que nous menons pour la protection de toutes les minorités menacées par la droite.