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Franchises médicales : « Faudra-t-il faire une grève des soins et se mettre en danger pour que François Hollande nous écoute ? »

mercredi 18 avril 2012

Act Up-Paris rend publique une vidéo dans laquelle deux malades du sida demandent ouvertement à François Hollande s’ils doivent entamer une grève des soins pour que le candidat socialiste daigne leur répondre sur son programme et l’abolition des taxes sur la santé.
Pourtant, en 2008, quand Bruno-Pascal Chevalier, l’une des personnes vivant avec le VIH interviewée dans notre vidéo, avait fait une grève des soins, François Hollande lui avait assuré qu’il ferait tout pour supprimer ces taxes sur les malades. D’où la question du militant et de son collègue, Frédéric Navarro, président d’Act Up-Paris : « faut-il aujourd’hui à nouveau se mettre en danger pour que Hollande sorte de son silence sur les franchises médicales et nous réponde ? »

A quelques jours du premier tour des élections présidentielles, François Hollande refuse de s’engager pour l’abolition des franchises médicales.

Pourtant, 25 organisations travaillant sur les questions de santé le lui ont redemandé – il n’a répondu que par le silence.

Cette mesure, mise en place par l’UMP en janvier 2008, stigmatise et précarise les personnes malades, rompt avec les principes de solidarité, pousse les personnes les plus précaires à renoncer à des soins. Elle est impopulaire. Cela fait autant de bonnes raisons de travailler à leur suppression. Mais depuis le début de sa campagne, François Hollande s’y refuse.

Comme le rappelle Bruno-Pascal Chevalier dans la vidéo :
« Pendant ma grève des soins, François Hollande était venu me voir et m’avait promis de tout faire pour abolir cette mesure.
Pourquoi la suppression des franchises médicale ne fait-elle pas partie de son programme ?
François Hollande ne s’intéresse-t-il à nous que quand nous nous mettons en danger ? Que dois-je en conclure ?
Que je dois recommencer une grève de soins pour que le PS se rende compte du mépris qu’il exerce envers les malades et les handicapéEs ? »

De son côté, Frédéric Navarro se scandalise :
« Vendredi dernier, Hollande était interrogé en direct sur Mediapart au sujet des franchises. Il a répondu... sur les mutuelles ! M. Hollande, je suis malade, j’ai moins de 700 euros par mois, je n’ai pas de mutuelles !
C’est bien beau que vous parliez de ce sujet, mais pourquoi ne pas parler aussi de situations comme la mienne ? Etes-vous d’accord pour que je paie plus que des personnes en bonne santé, malgré ma précarité ?
Estimez-vous que je coûte trop cher à la société ?
Dois-je faire une grève des soins pour que vous me répondiez ? »

La grève des soins est une mise en danger que personne ne saurait encourager.
Que des malades la posent comme hypothèse en dit long sur l’impact du silence de François Hollande et sa déconnexion avec la réalité des malades précaires. En effet, beaucoup d’entre nous, malades, devons renoncer à des soins car ils nous coûtent trop cher. Il ne s’agit pas d’un acte politique, mais d’un acte de survie. François Hollande n’a cessé de dresser ce constat, accablant pour la droite.

Mais il ne propose aucune solution concrète, et refuse de répondre aux questions légitimes des associations.
Par son silence, François Hollande autorise que des malades, qui n’ont l’accès aux médias qu’ont les militantEs d’associations, renoncent à leurs soins, sans que personne ne le sache.