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Irak, Syrie, Arabie Saoudite : pas de tapis rouge pour les chefs d’État homophobes

Le silence de la France sur les LGBT persécutés par ses invités est criminel

lundi 16 novembre 2009

Après avoir reçu le président syrien, Nicolas Sarkozy déroule ces jours-ci le tapis rouge au président irakien, avant de se rendre ensuite en Arabie Saoudite. Pas un mot de la France sur les persécutions singulières dont font l’objet les LGBT dans ces trois pays.

Alors que récemment, la France demandait à l’Ouganda de retirer un projet de loi visant à pénaliser l’homosexualité par la peine de mort [1], Nicolas Sarkozy a accueilli à bras ouverts vendredi dernier le chef d’un État particulièrement homophobe, Bachar el-Assad, président de la Syrie. Dans ce pays - à l’initiative d’une contre-déclaration s’opposant à la dépénalisation de l’homosexualité - l’homosexualité est vue comme une pratique outrageuse et est passible de prison. Nous n’avons alors entendu aucun mot de la part de Nicolas Sarkozy sur le sort des lesbiennes, gais, bis et trans (LGBT) oppriméEs en Syrie, ni de celle de François Zimeray, ambassadeur chargé des Droits de l’Homme.

Nicolas Sarkozy reçoit aujourd’hui le président d’Irak, Jalal Talabani, où les milices, les autorités politiques et religieuses tiennent des discours incitant à la haine des minorités sexuelles et où les homosexuels sont la cible d’enlèvement, d’assassinats et de tortures.
Il se rendra ensuite en Arabie Saoudite où, par effet de l’application de la charia par les tribunaux, la sodomie est punie de la mort par lapidation ou flagellation. Dénoncera-t-il le sort des LGBT dans ces pays ?

L‘État français, qui se targue d’être à l’initiative de l’appel à dépénalisation de l’homosexualité, devient amnésique lorsqu’il reçoit des chefs d’États qui persécutent les LGBT. Pourtant, la haine de ces États homophobes continue à faire des victimes. Pourtant, dans ces mêmes États, les pouvoirs publics ne prennent délibérément pas en compte les minorités sexuelles dans la gestion de l’épidémie de sida, les écarte de la prévention et de l’accès aux soins.

Malgré cette réalité criminelle, l’État français persiste à se taire sur ces violences, entérinant ainsi les sinistres déclarations de Bernard Kouchner, pour qui les droits humains ne seraient pas compatibles avec la diplomatie. Le 14 juillet dernier, Act Up-Paris dénonçait déjà le silence de Nicolas Sarkozy et de Rama Yade lors de la réception en grande pompe par l’Élysée d’une ribambelle de chefs d’États homophobes.

Les incohérences entre les engagements pris par la France en matière de lutte contre l’homophobie à un niveau international et sa politique sont donc flagrantes. Elles le sont d’autant plus que des associations doivent aujourd’hui s’acharner pour que ce pays accorde le droit d’asile à des LGBT persécutés dans leur pays d’origine en raison de leur orientation sexuelle. De fait, en France, des LGBT se retrouvent en centre de rétention et menacés d’expulsion dans leur pays d’origine où ils risquent les violences, la prison, voire la mort.

Ce silence, cette inaction, ce mépris des décideurs politiques français font d’eux des complices des États, qui haïssent, torturent, assassinent les minorités sexuelles.

Act Up-Paris exige :
 que Nicolas Sarkozy condamne fermement l’oppression et les violences à l’égard des lesbiennes, gai bis et trans oppriméEs en Irak et en Arabie Saoudite ;
 que le gouvernement français octroie le droit d’asile aux personnes persécutées dans leur pays d’origine en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.