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INPES : après l’inaction, la régression !

vendredi 9 octobre 2009

Cet été Act Up-Paris dénonçait l’inaction de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé en matière de prévention gay et la responsabilité de la directrice dans l’augmentation des contaminations. Non contente de ne rien faire sur ce terrain, Tanh Le Luong a travaillé à faire régresser la prévention parmi les usagèrEs de drogues.

L’INPES, financé par la MILDT, vient de lancer une campagne sur les dangers des drogues : « Drogues : ne fermons pas les yeux ». Cette campagne n’a fait l’objet d’aucune consultation des usagerEs de drogues et des acteurRICEs du champ de la toxicomanie. Avec leur message sur la peur, les pouvoirs publics ne font que renforcer, voire aggraver, la stigmatisation à l’encontre des usagerEs et nous renvoient 20 ans en arrière. Nous, militantEs d’Act Up-Paris, nous sommes déja soulevéEs il y a vingt ans contre l’ignorance et la stigmatisation que représente ce discours.

Plutôt que d’aider les personnes à parler de leurs consommations, cette campagne les enferme dans un silence honteux, qui renvoie les usagerEs de drogues dans la clandestinité.

En laissant de côté la notion de plaisir associée à l’usage de drogues, cette campagne frôlerait l’inconséquence si elle ne poussait pas les usagèrEs à retourner au silence.

Le travail en partenariat entre les pouvoirs publics et les usagerEs de drogues a pourtant fait ses preuves dans la lutte contre le sida. Les usagerEs de drogues ont su s’emparer du discours de prévention et de réduction des risques, le développer et sont aujourd’hui parmi celles et ceux qui se contaminent le moins avec le VIH.

Act Up-Paris exige :
 la légalisation de l’usage de toutes les drogues
 le retrait immédiatement de cette campagne
 une campagne de lutte contre la stigmatisation des usagerEs de drogues et d’ouvrir un débat entre générations, en rendant leurs places d’aidantEs et d’écoutantEs aux parents, aux enseignantEs, et leurs places d’expertEs aux usagerEs
 que les usagerEs de drogues et les acteurRICEs de la réduction des risques soient associéEs à tout travail concernant des campagnes de prévention sur les drogues