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Pas trop Tôt

l’OICS progresse

vendredi 1er avril 2011

L’OICS est l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants, l’instance
responsable de l’application des conventions internationales sur les drogues, en d’autres termes, le flic international des drogues. Mais, de temps en temps - et plus souvent qu’on ne le souhaite - cet organisme prend des positions contre la santé publique en recommandant aux États de faire les pires choix.

Il a par exemple conseillé le classement du Subutex® en stupéfiant pour en limiter les prescriptions, alors que la réussite de ce traitement de substitution aux opiacés est liée à sa facilité d’accès... Quand la Thaïlande a décidé de purger sa société des usagèrEs de drogues en exécutant 2 500 consommateurTRICEs et en en incarcérant 50 000, l’OICS a félicité le gouvernement thaïlandais pour son « expérimentation ».

Sa dernière croisade : les salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) qui, selon l’OICS, seraient «  illégales  ». L’organe a recommandé aux États qui en ont ouvertes... de les fermer.

C’est pour informer les journalistes sur ces positions criminelles qu’Act Up-Paris a distribué des tracts à l’entrée de la conférence de présentation du rapport annuel de l’OICS en mars dernier.

Un membre de l’OICS, Raymond Yans, inquiet du sort réservé à sa conférence de presse, est alors venu rencontrer les actupienNEs présentEs. Ancien usager de drogues, ancien diplomate, il nous a expliqué que l’OICS est pour la réduction des risques liés à l’usage de drogues, mais contre les salles de conso car les produits consommés dans ces salles seraient
obtenus sur le marché noir de façon illégale. Avec cet argument, c’est toute la réduction des risques et la distribution de seringues que l’on stoppe : aux dernières nouvelles, les usagèrEs se shootent avec des produits obtenus de manière illégale.

Mais les deux belles surprises dans cette discussion furent l’annonce par Raymond Yans du soutien de l’OICS aux programmes d’héroïne médicalisée et aux programmes d’échange de seringues en prison, à partir du moment où ils seraient médicalement supervisés.

Si l’OICS le dit - et c’est pas trop tôt - Etienne Apaire (président de la MILDT), si prompt à se cacher derrière lui lorsqu’il s’agit d’être contre les salles de consommation, n’a plus qu’à mettre en place des programmes d’héroïne médicalisée et d’échange de seringues en prison !