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Logement

sida sans toit je n’ai que toi

vendredi 23 juin 2006

Le volet logement sida du programme électoral de Bertrand Delanöe, en 2000 estimait que l’attribution de 600 logements de droit commun et de 100 ACT (appartement de coordination thérapeutique) étaient tenables dans les deux premières années de mandat en cas de réussite aux élections municipales de 2001. Bertrand Delanöe élu, la PILS se formait aussitôt pour bénéficier de l’application de ces promesses.

La plateforme inter-associative logement sida (PILS) est un collectif parisien, de 17 associations qui se réunissent tous les mois et dont Act Up fait partie. Chaque association gère ses dossiers, avec ses propres critères. Les critères d’admission sont stricts et concernent uniquement l’accès à un premier logement à Paris.

Pour Act Up c’est bien maigre

Actuellement, notre Permanence Droits Sociaux recense 43 dossiers en attente d’attribution. La moyenne d’attente entre l’inscription à la PDS et l’attribution d’un logement était de 12 mois jusqu’en 2004. Avec l’explosion des demandes, ce délai ne cesse d’augmenter. Depuis 2001, nous constatons que nous n’avons reçu que 63 propositions de logement en rang 1 (6 en 2001, 14 en 2002, 16 en 2003, 14 en 2004, 8 en 2005 et 5 pour 2006), 18 ont été refusées (logements inadaptés, refus d’humeur ou multipropositions). En clair cela représente un logement pour environ trois demandeurs. Les personnes ne cessent d’affluer à la Permanence, les délais d’attribution explosent, or pendant ce temps-là la précarité des malades augmente rendant difficile le fait de se soigner et certains décèdent avant même la signature de leur bail. Nous notons également de moins en moins de refus des appartements proposés, ceux-ci sont refusés lorsqu’ils sont réellement inadaptés aux besoins de la personne. C’est ce que signale, si justement, les résultats de l’enquête VESPA, qui stigmatise la précarité toute particulière à laquelle les malades du sida sont encore confrontés en 2006.

Pour la PILS c’est pas mieux

Toute comptabilité faite, la PILS n’a obtenu en 5 années aucun ACT alors que 100 nous avaient été promis sur deux ans et seulement 253 appartements de droit commun sur les 600 prévus. Jean-Yves Mano (maire adjoint au logement de la Ville de Paris), nous apprend en avril dernier, lors d’une RH organisée à ce sujet, que la PILS devra se contenter d’une cinquantaine d’appartements par an, chiffre surréaliste par rapport aux demandes de plus en plus nombreuses et urgentes. Ce chiffre est insuffisant, la Mairie se retranche derrière sa volonté de résorber l’habitat insalubre et se fiche de laisser les malades sans toit, pour qui l’accès aux soins est alors compromis. La Commission Droits Sociaux a avisé la Mairie de Paris des engagements non respectés concernant ce dossier, mais nous n’avons obtenu aucune réponse.

Aujourd’hui, à la PDS, 43 personnes sont toujours en attente de logement et nous n’obtenons que difficilement une dizaine d’appartements par an. Il faudra donc au minimum 5 ans d’attente pour enfin avoir accès à un logement. Nous ne resterons pas spectateurs impassibles devant la dégradation psychique, physique et sociale des nôtres.