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Logement : Panafieu et Delanoë se foutent des malades

dimanche 20 janvier 2008

Dimanche, lors de son passage dans l’émission Ripostes, Françoise de Panafieu n’a pas dit un mot sur le logement des personnes malades à Paris. Depuis une semaine les deux principaux candidats à la mairie de Paris s’expriment sur le logement. Act Up-Paris réclame aux deux candidat-e-s à l’élection municipale dans la capitale un plan d’urgence pour le relogement des personnes malades et handicapées.

Faute de disposer de revenus suffisants à cause de leur maladie, près de 20% des séropositif-ve-s sont dépourvu-e-s de logement individuel [1]. Si les deux principaux candidat-e-s à la mairie de Paris mettent en avant la question du logement dans leur programme, ils n’évoquent jamais la question de l’accès au logement des personnes malades, qui sont pourtant les plus direactement frappées par la crise du logement à Paris. Or, près de la moitié des 200 000 séropositif-ve-s françai-se-s vivent en Ile-de-France.

Plutôt que de concentrer l’effort sur les plus précaires, les programmes des deux candidat-e-s à la mairie de Paris préfèrent accorder leur priorité au logement des classes moyennes, pour de simples calculs électoraux. Peu leur importe que plusieurs milliers de malades dorment à la rue au mépris de leur santé.

Seulement 15% des 40 000 logements sociaux promis par Bertrand Delanoë seront accessibles aux plus précaires et notamment aux malades qui, du fait de leur maladie, n’ont pour seule ressource qu’une Allocation Adulte Handicapé (AAH) de 628 euros par mois. Il s’agit pourtant des logements les plus demandés et qui connaissent le taux de rotation le plus faible.

Françoise de Panafieu, qui prétend être pour nous « la candidate de l’essentiel », fait encore mieux : elle se permet d’insulter les malades et les handicapé-e-s en dénonçant le fait « que Paris devienne la ville des plus aisés et des plus aidés ». Alors qu’elle annonce la construction de 40 000 nouveaux logements, elle ne s’engage que sur la construction de 24 000 nouveaux logements sociaux sur la mandature et annonce dans le même temps vouloir en vendre 2 500 par an.

Bertrand Delanoë et Françoise de Panafieu devraient finir par le comprendre, compte tenu de leur niveau de ressources, la moitié des séropositif-ve-s parisien-ne-s n’ont d’autre choix que de se tourner vers le logement social pour disposer d’un toit.

A Paris, de nombreux malades et leur famille sont jeté-e-s à la rue ou plongent dans le surendettement faute de pouvoir payer des loyers trop élevés. Les associations d’aide aux séropositif-ve-s sont totalement débordées par l’absence de solutions de relogement. Les dispositifs d’hébergement thérapeutiques réservés à ceux et celles qui ne peuvent disposer d’un logement individuel en raison de leur état de santé sont totalement engorgés faute de pouvoir déboucher sur des solutions de relogement de droit commun. Des centaines de malades se retrouvent à la rue du fait de l’incurie de la politique municipale sur le logement.

Il devrait sembler évident que le logement social doit d’abord être consacré à ceux qui ont le plus besoin. Pour nous séropositif-ve-s, ne pas disposer d’un logement c’est ne pas être en mesure de se soigner. Ce n’est rien de moins qu’une question de vie ou de mort.

Act Up-Paris exige des deux candidats un plan d’urgence pour le relogement des personnes malades et handicapées dans le logement social de droit commun. C’est-à-dire :
 des engagements chiffrés en terme de relogement des personnes séropositives ;
 la prise en compte effective du caractère prioritaire des personnes malades et handicapées à l’égard du logement social ;
 la mise en place d’un dispositif spécifique pour assurer cette priorité d’accès ;
 la requalification de logements sociaux en PLAI seuls accessibles aux plus précaires et aux personnes touchant l’Allocation Adulte Handicapé ;
 la révision de l’avenant à la pierre signé par le département de Paris avec l’Etat cet automne concernant le financement du logement social à Paris ;
 une augmentation du nombre de logements sociaux de type PLAI en rapport avec le nombre de demandeur-se-s et la disponibilité du parc.


[1Enquête Vespa-ANRS :
 http://www.ined.fr
 http://www.anrs.fr