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Communiqué d’Act Up-Paris - Grisélidis - STRASS
2003 – 2012 - LOI SUR LE RACOLAGE : DÉGAGE !
mercredi 21 mars 2012
Les associations appellent à manifester pour la date anniversaire de la loi de pénalisation du racolage du 18 mars 2003.
Le 18 mai 2003, Nicolas Sarkozy établissait les Lois sur la Sécurité Intérieure (LSI), un ensemble de mesures sécuritaires qui ont (notamment) visées les prostituées. Depuis cette date, dans l’objectif affiché de lutter contre les réseaux de traite et le proxénétisme, le racolage, même passif, est devenu un délit passible de 2 mois d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende.
Cette loi a ouvert la voie à une criminalisation accrue de la prostitution puisque, en 2012, on nous annonce le renforcement de la pénalisation des clients.
Depuis neuf ans, nous, travailleuses et travailleurs du sexe, associations de prévention, de santé communautaire et de lutte contre le sida dressons, année après année, le bilan désastreux de cette loi : augmentation des prises de risques face au SIDA et aux autres infections sexuellement transmissibles, augmentation des violences policières et autres, augmentation de la clandestinité et de la précarité, violation des droits fondamentaux et civiques des prostituées, en particulier des femmes migrantes.
Tant qu’il le faudra, nous continuerons à dénoncer la répression de la prostitution qui n’a pas rendu plus efficace la lutte contre les réseaux contrairement à ce qui avait été annoncé. En effet, selon le Conseil National du Sida, la loi sur le racolage a « davantage déstabilisé les personnes prostituées sans parvenir à directement protéger les victimes du proxénétisme et de la traite ni à accroître le nombre de mise en cause des auteurs de ces délits ». En effet, la loi a entrainé une augmentation exponentielle des arrestations de personnes prostituées et n’a pas permis de lutter plus efficacement contre le proxénétisme (en 2004, il y a eu 5152 mises en cause pour racolage, contre 267 en 2001, et 717 mises en cause pour proxénétisme, contre 643 en 2002).
De même, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) rappelle que sanctionner les travailleurSES du sexe nuit à la protection des personnes contre l’exploitation de la prostitution et la traite. Selon la CNCDH, pour protéger les victimes, il est nécessaire de repenser non seulement le régime juridique de la prostitution mais aussi les politiques migratoires.