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François Hollande n’annonce pas ouvertement l’abolition des franchises médicales

jeudi 2 février 2012

Ce soir, le candidat socialiste a tenu un discours sur les orientations de sa campagne en matière de santé. François Hollande n’a pas soutenu ouvertement l’abolition des franchises médicales. Il en est resté à un niveau de généralités sur les questions de prix du médicament, de pression financière sur les usagErEs du système de santé, alors que nous attendons des mesures concrètes. Pourtant, toutE responsable politique prétendant incarner une alternative au pouvoir actuel doit s’engager à abolir toutes les taxes sur la maladie. Le manque de clarté de François Hollande augure mal de la place qu’auront les questions de santé face aux logiques budgétaires dans les débats des prochaines semaines.

Le forfait à un euro et les franchises médicales, mis en place sous la droite, sont des impôts sur la maladie. « Malade du sida, vivant avec de lourds handicaps liés à ma maladie, je vis ces impôts comme une injustice : je paie plus car mon état de santé n’est pas bon, témoigne Fred Navarro, président d’Act Up-Paris. Il s’agit d’une atteinte fondamentale au principe de solidarité nationale qui fonde la Sécurité sociale : recevoir selon ses besoins, contribuer selon ses moyens. »

Le discours clôturait un forum sur la santé organisé par le PS auquel participaient des militantEs d’Act Up-Paris. Plusieurs responsables socialistes y ont indiqué que François Hollande répondrait dans son discours aux questions que pouvaient poser des personnes présentes dans la salle. Lors des ateliers, de nombreuses interventions, d’associations, de professionnelLEs de santé, de chercheurSEs, ont souligné la nécessité d’abroger les franchises médicales. « A quoi sert-il de consulter usagErEs du système de santé, médecins et autres expertEs si c’est pour ne pas répondre ouvertement à leur question ? L’abolition des franchises médicales est pourtant une évidence que le candidat socialiste doit soutenir s’il entend convaincre que la santé est une de ses priorités. », affirme Cécile Lhuillier, responsable du plaidoyer pour les personnes vivant avec le VIH au sein d’Act Up-Paris.

« Cette mesure me précarise alors que je vis avec l’Allocation Adulte Handicapée, en dessous du seuil de pauvreté, conclut Fred Navarro. Cette taxe montre du doigt les personnes malades et handicapées comme responsable des déficits publics. Je ne comprends pas qu’à moins de trois mois des élections, François Hollande pense nous convaincre avec un discours rempli de généralités, sans engagement concret, notamment sur un sujet aussi important pour les précaires et les malades. »

Act Up-Paris diffusera avec ses partenaires une analyse du discours de François Hollande, la semaine prochaine. Nous demandons au candidat socialiste de s’engager ouvertement pour l’abolition des franchises médicales.