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Novartis en Inde menace l’accès aux traitements pour des millions de malades du sud

Une tuerie sur les marchés

mercredi 28 septembre 2011

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Aujourd’hui, Act Up-Paris a zappé le siège français du laboratoire Novartis à Rueil Malmaison, en banlieue parisienne. Les activistes ont bloqué l’entrée du bâtiment et ont cadenassé le portail. Ils et elles ont déployé une banderole sur laquelle était écrit “Over our dead bodies” (“sur nos corps morts”), recouvert l’entrée de faux sang et ont scandé des slogans tels que “Shame, shame, shame on Novartis” (“honte, honte, honte à Novartis”).
Novartis a décidé d’appeler le police. Cette action visait à dénoncer la politique menée par le laboratoire suisse qui poursuit actuellement devant la cour de New Delhi le gouvernement indien.

Si Novartis gagne ce procès, la capacité pour l’Inde de produire des génériques à bas prix sur des nouvelles molécules sera fortement menacée. Il s’agit d’une véritable déclaration de guerre aux malades du monde entier. Act Up-Paris condamne fortement la politique menée par le vautour Novartis.

Une tuerie sur les marchés

L’Inde est reconnue par tous comme étant “la pharmacie des pays en développement”. Le pays produit des médicaments génériques à bas prix destinés à 150 pays en développement en Asie, Amérique latine et Afrique. Mais l’aptitude du pays à fournir des médicaments à prix abordables à des millions de personnes est menacée.
En effet, Novartis conteste actuellement devant la cour suprême indienne la section 3(d) de la Loi indienne sur les brevets, une clause pourtant cruciale pour protéger l’accès à la santé.
Durant les cinq dernières années, le laboratoire Novartis a traîné le gouvernement indien devant les tribunaux du pays pour essayer de faire changer cette loi. Novartis a perdu ce procès. Mais, à travers cette nouvelle affaire judiciaire, Novartis tente de nouveau d’affaiblir la section 3(d). Il s’agit d’une clause spécifiquement prévue par le parlement indien pour anticiper les demandes abusives de brevets des firmes pharmaceutiques et ainsi préserver la fabrication de nouvelles molécules à bas prix. Si Novartis gagne ce procès et obtient un changement de l’interprétation de la section 3(d) en parvenant à l’enregistrement du brevet sur son traitement contre le cancer Imatinib Mesylate, alors, à l’avenir, l’Inde sera forcée d’octroyer de plus en plus de brevets. A terme, cela reviendra à une mise à mort de la production de génériques et à une augmentation démesurée du prix des médicaments. La capacité de l’Inde à agir en pharmacie des pays en développement dépend ainsi de cette bataille juridique entre Novartis et le gouvernement indien.

Vautours sur investissements

Alors que Novartis joue avec les intérêts des malades du monde entier touchés par le VIH/sida ou par des cancers, la firme suisse continue de faire des profits énormes ; en 2010, elle enregistrait 10 milliards de dollars de bénéfices net . La firme se vante de soutenir la croissance économique de la Suisse et d’avoir protégé le pays des conséquences directes de la crise financière. Mais c’est au prix de la santé et de la vie de millions de personnes dans les pays en développement. Novartis abuse de sa position de force et de ses monopoles sur des médicaments brevetés et se repait de nos cadavres.

Act Up-Paris exige du laboratoire Novartis qu’il retire sans délais sa plainte et ses griffes de nos médicaments et que son directeur général Joseph Jimenez démissionne immédiatement.