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Assemblée générale des Nations-Unies sur les maladies non-transmissibles

La France et l’Union Européenne vont-elles signer la régression de l’accès aux soins ?

mercredi 31 août 2011

Les 19 et 20 septembre prochains se tient aux Nations Unies une réunion de haut niveau sur les maladies non-transmissibles. Alors que les négociations sur la déclaration finale ont lieu actuellement, les États-Unis et l’Union Européenne tiennent des positions qui risquent de faire reculer l’accès aux traitements, en contradiction avec les engagements qu’ils ont pris en juin dernier en faveur de l’accès aux traitements pour les personnes vivant avec le VIH, lors de la réunion de haut niveau sur le VIH/sida aux Nations Unies [1].

Aujourd’hui les médicaments pour les maladies non-transmissibles sont la cible des laboratoires pharmaceutiques, car ils constituent les aires thérapeutiques qui génèrent le plus de profits.

Les médicaments pour les maladies non-transmissibles (maladies du cœur, respiratoires, cancers, diabètes, etc.) sont essentiels pour soigner certaines complications chez les personnes séropositives.
S’en prendre à ces médicaments, c’est aussi s’en prendre à l’accès aux soins pour les séropositifVEs.

Les profits générés par ces médicaments sont la priorité des laboratoires pharmaceutiques, car le marché est considérable à la fois dans les pays du nord et dans pays les émergents. Dans la plupart des pays industrialisés, les résultats des négociations avec les autorités sanitaires sur le prix des médicaments restent dérisoires. L’industrie peut pratiquer des prix exorbitants, en l’absence de tout contrôle et de toute transparence. Par exemple, de nombreux anticancéreux sont vendus en Europe 2000 euros par personne et par mois.
Ces médicaments représentent une grande part des bénéfices de laboratoires tels que Pfizer, Sanofi Aventis, Novartis.
Si la lutte contre le sida subit de plein fouet la crise économique mondiale, en voyant ses financements baisser de manière très préoccupante, l’industrie du médicament n’a jamais été aussi florissante.
Les négociateurRICEs représentant aux Nations Unies les États-Unis et l’Europe sont lobbiéEs depuis des mois par l’industrie pharmaceutique. L’état actuel du texte est très inquiétant.
Le bloc UE/États-Unis refuse en effet que dans la déclaration finale soit rappelé l’importance de la déclaration de Doha et les flexibilités des accords de l’OMC sur la propriété intellectuelle (TRIPS ou ADPIC). Ces accords permettent aux pays de casser un brevet sur un médicament s’ils estiment en avoir besoin et de fabriquer ou d’importer des génériques de molécules brevetées.

Les lobbyistes de l’industrie pharmaceutique sont en train de prendre le contrôle de l’agenda de ce sommet, ce qui ne fait que souligner les très nombreux conflits d’intérêts entre les industries du médicaments et les gouvernements des pays du nord.

La lutte contre le sida reculera si les États-Unis et l’Europe obtiennent gain de cause.

- Act Up-Paris exige de la France qu’elle défende l’accès aux médicaments génériques et refuse tout texte dans lequel l’ensemble des flexibilités des TRIPS ne sont pas rappelées.
- Act Up-Paris exige plus que jamais de la France qu’elle rappelle à l’ordre la commission européenne sur l’ensemble des accords commerciaux négociés en ce moment par Bruxelles avec les pays en développement.
Nous rappelons que ces accords vont compromettre l’accès aux traitements.