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sida : guerre aux labos, guerre au SNIP

mercredi 1er décembre 1999

Aujourd’hui, mardi 1er décembre à 10h00 du matin, une quinzaine de militants d’Act Up-Paris ont occupé le hall d’entrée du siège du Syndicat National de l’Industrie Pharmaceutique (SNIP) aux cris de : "16 millions de morts ! Le SNIP en veut encore !" et "Le sida vous en vivez, nous en mourons !"

Après cette manifestation de colère, les militants ont rencontré M. MANESNE, directeur scientifique du syndicat. Face à 8000 personnes en échappement et 23 millions de séropos en Afrique Sub-saharienne, le SNIP se déclare incompétent et fait arrêter des militants de la lutte contre le sida. Les pouvoirs publics attendent. Le SNIP est le syndicat de défense des intérêts mercantiles des industries pharmaceutiques contre lesquelles Act Up-Paris est en guerre : Abbott, Bristol Myers Squibb, Boehringer, Chiron, Dupont Pharma, Gilead, Glaxo Wellcome, Merck, Pharmacia & Upjohn, Rhône Poulenc, Roche, Schering Plough, Trimeris.

Pendant quinze ans, les laboratoires ont dégagé d’énormes profits sur nos vies. Aujourd’hui, alors que l’épidémie se transforme au Nord et explose au Sud, ils refusent d’adapter leurs stratégies.
Ils tardent à distribuer de nouvelles molécules pour les 8000 patients sur qui tous les traitements ont échoué et qui vont mourir dont 23 millions de malades en Afrique sub-saharienne.

Ils refusent de baisser le prix des médicaments pour les rendre accessibles dans les pays en développement. Ils s’accrochent à leur brevets pour refuser à ces pays de produire et soigner leurs malades, aujourd’hui privés de traitements. Nos vies ne cadrent plus avec la logique des laboratoires. Il y a le patient dont rêvent les industriels : riche, naïf de traitements, compliant, " sûr ".
Et puis il y a les patients réels, délaissés par les firmes pharmaceutiques : trop pauvres ou trop complexes, trop à risque en terme de bénéfices. Au mieux on leur concède des exceptions "compassionnelles ". Nous ne sommes pas naïfs.

L’industrie pharmaceutique vit de la maladie depuis 15 ans. Nous l’avons toujours accepté. Mais chacun a sa logique : nous, celle de notre vie, eux, celle de leur profit. Nous voulons des molécules efficaces qui nous soignent durablement. Nous n’avons pas le choix. L’industrie pharmaceutique a une dette envers les malades du sida. Il faut qu’elle la paye.

Act Up-Paris exige des industriels du sida :
 qu’ils produisent et distribuent en masse les nouvelles molécules dont nous avons besoin,
 qu’ils mettent en place une tarification des médicaments adaptée aux pays en développement,
 qu’ils cessent leurs pressions sur les gouvernements et les instances internationales (OMC, OMS) pour conserver le monopole de la production et de la distribution des traitements.