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Les agences onusiennes dénoncent les accords de libre-échange Inde/Union Européenne

mercredi 16 mars 2011

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Ce mercredi, les agences onusiennes ONUSIDA, le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’organisation mondiale de la santé (OMS) ont communiqué [1] leur vive inquiétude concernant la multiplication du nombre d’accords signés allant au delà des accords ADPIC, c’est-à-dire renforçant la durée des brevets et les monopoles des firmes pharmaceutiques sur des médicaments vitaux. Ces accords ont des conséquences dramatiques sur l’accès aux produits de santé pour les malades des pays pauvres. Des études réalisées montrent que le coût des dépenses de santé a fortement augmenté dans les pays en développement ayant signés de tels accords par le passé. Il y a dix jours, c’était UNITAID [2] , la facilité internationale d’achat de médicaments qui avait dénoncé ces accords.

Les accords de libre-échanges actuellement négociés entre l’Inde et l’Union Européenne risquent de compromettre fortement l’accès aux traitements antirétroviraux. Ces accords impacteront sur l’accès aux traitements des malades indiens mais également des malades des pays pauvres en général, qui bénéficient actuellement d’une trithérapie manufacturée en Inde. Dans les années 2000, c’est la concurrence par les génériques (principalement exportés par l’Inde) qui a permis aux traitements utilisés contre le VIH de voir leurs coûts réduits fortement et donc à des millions de personnes d’y avoir accès.
Les accords actuellement négociés menacent l’accès aux soins pour les personnes en attente de traitement (plus de la majorité des personnes séropositives à travers le monde) et remettent en cause les avancées réalisées dans la lutte contre le sida.

Tout espoir d’inverser la courbe de l’épidémie sera anéanti si ces accords ne sont pas immédiatement stoppés.

L’irresponsabilité de la commission européenne (CE) menace l’accès aux traitements dans les pays en développement. Au delà de l’accord négocié avec l’Inde, la CE a commencé à poser les bases de nouvelles négociations avec des pays de la région Asie-Pacifique, tels que la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, le Viet Nam et ce, dans la plus grande opacité.

Act Up-Paris :
 dénonce l’absence de transparence autour de cet accord, ainsi que l’irresponsabilité de Bercy et l’Elysée qui, en France, cautionnent sans rien dire les agissements de la commission européenne
 exige plus que jamais l’arrêt immédiat de ces accords qui menacent la vie de millions de personnes.