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Cohorte des "controleurs" VIH

ANRS EP36

Recherche publique

mardi 19 juillet 2005

Étude pilote, multicentrique, évaluant les mécanismes impliqués dans le contrôle de l’infection chez des personnes infectées par le VIH depuis plus de 10 ans avec un ARN viral plasmatique inférieur à 400 copies/mL, en l’absence de tout traitement.

Un groupe de 15 personnes vivant avec le VIH depuis plus de 10 ans et dont la charge virale est indétectable en l’absence de traitement et de manière prolongée, a été identifié dans le service de médecine interne du CHU de Bicêtre. On les nomme « contrôlers patients ». C’est à partir de ce groupe que cette étude a été mise en place, car le cas de ces personnes est tout à fait inhabituel. Il semble essentiel de découvrir quels mécanismes permettent un tel contrôle, de mieux connaître la physiopathologie de l’infection et d’en tirer si possible les conséquences sur le plan thérapeutique. Il s’agit d’une population différente des personnes de la cohorte ALT (La charge virale des participantEs de ALT est détectable, mais correspond souvent à des virus ayant des capacités de réplication faibles).

Quel est l’objectif de l’essai ?

Il s’agit de mettre en avant les caractéristiques virologique et immunologique des personnes chez qui la réplication virale est contrôlée sans traitement et à terme de mettre en place un observatoire de ce type de personnes à l’échelle nationale. Les renseignements essentiels qui ressortiront de cette première étape aboutiront certainement à d’autres recherches plus approfondies sur ce type de personnes. Nous y reviendrons.

Comment se déroule l’essai ?

Les 60 participantEs seront répartiEs en 4 groupes :
 Groupe I : 15 personnes « controlers » (8 sur le site du CHU de Bicêtre, 7 dans les centres de la cohorte Séroco/Hémoco*).
 Groupe II : 15 personnes ayant une réplication virale active mais sans traitement.
 Groupe III : 15 personnes ayant une charge virale indétectable sous traitement antirétroviral efficace.
 Groupe IV : 15 personnes donneuses de sang séronégatives.
L’étude doit durer 30 mois : 12 mois d’inclusions et 18 mois de suivi. La participation pour personnes du groupe I sera de 8 mois. Le recrutement de 10 à 15 personnes par groupe devrait être suffisant pour obtenir des résultats concluants.
Une partie des prélèvements de sang pratiqués, sera congelée, afin de mener si nécessaire des études ultérieures complémentaires y compris génétiques. Une information et un consentement détaillés seront alors donnés.

Qui contacter pour rentrer dans cet essai ?

 Pr J.F. Delfraissy, Hôpital Bicêtre, 94276 Le Kremlin Bicêtre, tél : 01 45 21 28 91
Permanence d’Act Up : mardi, mercredi, jeudi, de 9 H à 13 H au 01 49 29 44 82

Notre avis

Ces recherches multiples devraient permettre de préciser si le contrôle de l’infection par le VIH chez les personnes dites « contrôleuses » est dû à un mécanisme homogène de résistance au virus ou si plusieurs mécanismes sont impliqués. En raison d’expositions multiples de certaines personnes, il est peu probable que l’on soit en présence de virus défectifs, mais il faut le vérifier. Une meilleure compréhension de la réponse immune spécifique anti-VIH fait partie des résultats attendus de cette étude. Sans bénéfice direct pour les participantEs, cette étude nous semble intéressante car elle vise à une meilleure compréhension de la réponse immune spécifique anti-VIH. L’ANRS, promoteur de cette étude, remplie ici l’une de ces missions spécifiques. Cependant on peut regretter que ce type d’études, qui ne risque pas d’être proposées par l’industrie pharmaceutiques vu les sommes importantes engagées, n’incluent pas un plus grand nombre de personnes.


* La cohorte Seroco-Hémoco est ouverte depuis 1988, elle suit des personnes dont la date de contamination est connue et permet ainsi d’étudier l’histoire naturelle de la maladie.