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Sida : la France et le G7 Finances programment la mort de 3 millions de malades du sida

jeudi 14 avril 2005

Aujourd’hui, 15 militants d’Act Up-Paris ont bloqué l’accès du Ministère des finances en se menottant aux grilles de l’entrée principale. Ils entendaient manifester ainsi leur colère devant l’aveuglement des pays riches, et parmi eux de la France, à l’occasion de la réunion du G7 Finances qui aura lieu demain à Washington.

Le 26 janvier, au forum de Davos, l’OMS a sonné l’alarme concernant le programme « 3x5 », lancé le 1er décembre 2003 par l’ensemble des Etats membres de l’OMS, dont la France fait paritie, et visant à mettre 3 millions de malades du sida des pays pauvres sous traitement VIH d’ici fin 2005.

En quelques mois au cours de 2004, l’initiative avait permis de doubler le nombre de personnes traitées. Mais l’OMS a révélé que pour 2005, les financements accordés par les pays riches sont déjà 2 milliards de dollars en deçà des montants nécessaires pour mettre le programme en application.

Pourtant, malgré les implications humanitaires et sanitaires de cette crise financière, la France n’a toujours proposé aucune mesure financière, et n’a pas mis la question à l’ordre du jour de la réunion du G7 Finances d’aujourd’hui à Washington.

Au contraire, le gouvernement a fait savoir le 1er décembre dernier dans un communiqué du Ministère des Affaires Etrangères que la contribution française à la lutte mondiale contre le sida stagnera en 2005 autour de 200 millions de dollars, alors que de son côté Tony Blair a annoncé un doublement du budget britannique en la matière, de 450 à 900 millions de dollars annuels.

A noter, Tony Blair a décidé de ne pas attendre que soient mises en oeuvres les idées de taxes ou d’emprunts internationaux pour remplir sa part des engagements financiers (10 milliards annuels promis le 27 juin 2001 par les pays membres des Nations Unies pour la lutte mondiale contre le sida).

Dans le même temps, c’est aussi le Fonds mondial imaginé par Chirac en 1997 qui voit ses ressources stagner, avec seulement 1,3 milliards par an. Or, lors du G8 de 2001, le Président français s’était engagé publiquement à ce que « le Fonds mondial atteigne rapidement la masse critique de 10 milliards de dollars. »

Au nom des 3 millions de malades du sida dont la vie dépend du succès de l’initiative « 3x5 », Act Up-Paris exige que la France et le G7 répondent au cri d’alarme lancé par l’OMS et à la question de savoir qui va payer quelle part des 2 milliards manquants pour remplir l’engagement à mettre 3 millions de malades sous traitement d’ici la fin de l’année.

Quant à Jacques Chirac, il doit commencer par aligner l’effort financier français sur celui de la Grande Bretagne, soit 700 millions d’euros au lieu de 130, et à affecter l’augmentation au comblement du déficit de ressources de « 3x5 ».