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Succès pour l’Existrans

dimanche 5 octobre 2003

Cette année l’Existrans, la Marche des trans et de celles et ceux qui les soutiennent, qui s’est déroulée samedi 4 octobre, ne réunissaient que deux associations : L’ASB et le Pastt. La troisième association parisienne Caritig avait fait défaut (et avait même refusé de mettre sur son site le communiqué appelant à la manifestation).

Environ 500 personnes se sont retrouvéEs pour marcher de la place de la Bourse à la République, dont Act Up-Paris, qui, avec sa commission Trans, avait apporté son soutien (confection de pancartes, rédaction d’un tract voir plus bas). La marche a été bon enfant, les participants se baladant d’ association en association au son des percussions brésiliennes. A l’arrivée de la marche, diverses prises de paroles ont suivi (Ligue des droits de l’ homme, PS, la Ville de Paris, les Verts, Femmes publiques etc…) et Vincent de la commission trans d’Act Up-Paris a mis en cause l’accés aux soins et les protocoles qui les gouvernent. Tout s’est finalement terminé en chanson avec Nicolas Bacchus et sa guitare.

Il faudra attendre la prochaine Existrans pour voir si les revendications trans seront écoutées : papiers d’identités conforme à la vie sociale, assouplissement des protocoles réglant l’accès aux soins, Act Up Paris fera tout pour que ces problèmes trouvent des solutions.


Notre tract distribué lors de la Marche

Certains vont s’étonner qu’une association de lutte contre le sida s’associe à la marche des trans. Ils ignorent sûrement qu’une étude américaine récente a établi que la communauté transgenre américaine est celle qui a été la plus touchée par la pandémie. Seule la force des tabous empêchait que cette communauté soit identifiée dans les statistiques. Existe-t-il aujourd’hui des études sur les relations entre le hiv et la prise d’oestrogènes ou de testostérone ? Pas plus qu’il n’y a de statistique en France sur les relations entre le sida et les trans, il n’y en a sur l’espérance de vie des transexuellEs et transgenrEs, sur les violences dont elles et ils sont l’objet. Combien de dossiers classés sans suite par la police de Sarkozy, particulièrement quand la personne se prostitue ? Encore aux Etats-Unis, la NTAC (National Transsexual Advocacy Coalition), association de lutte pour les droits civiques des trans americainEs, chiffre à trois par mois les assassinats de trans dans ce pays. Chez nous, combien de mortEs ?

La France a été obligée en 1992 par la communauté européenne à accorder des papiers conformes à leur nouveau genre aux transexuellEs opéréEs. Mais qu’en est-il des transgenrEs qui ne désirent pas se faire opérer, qu’en est-il des transsexuellEs en transition ? Ces personnes ’en l’absence de toute statistique nous les estimerons à 5O.OOO en France- , vivent une situation dramatique, avec des papiers ne correspondant pas à leur apparence, obligéEs de révéler leur vie privée chaque fois qu’elles ou ils doivent montrer leurs papiers d’identité. Cette vexation est redoublée par la sécurité sociale (Merci Mattei) qui ne veut pas changer le 1 pour le 2 (ou vice versa), ce qui rend encore plus difficile la recherche d’un emploi, et favorise les conduites discriminatoires de certains personnels hospitaliers. À la violence urbaine et sociale que supportent les trans se rajoute la violence d’Etat, particulièrement rétrograde (dans la plupart des pays d’Europe, ce problème est réglé). Cette violence d’Etat est un puissant moteur d’exclusion sociale…Et nous savons que l’exclusion sociale est l’alliée de la maladie.

Act Up Paris exige :
 que l’Etat accorde aux trans les papiers qu’elles et ils demandent
 que les soi-disant spécialistes sensés les encadrer dans les hôpitaux assouplissent leurs ridicules et sexistes protocoles d’accès aux soins
 que les opération (pour l’instant en France elles tiennent plutôt de la boucherie) soient remboursées dans les pays d’Europe où elles sont mieux réalisées
 que les trans ne soient pas déchuEs de leurs droits parentaux, que l’éducation nationale se penche sur le problème de l’échec scolaire des jeunes trans…
 que les trans persécutéEs dans leur pays aient le statut de réfugiéEs politiques en France.