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OMC et accès aux génériques : Lamy doit changer de camp

dimanche 10 novembre 2002

Lors de la Conférence Interministérielle de Doha, les Etats membres de l’OMC se sont engagés à résoudre avant fin 2002 la question de l’exportation de génériques à partir de pays producteurs vers des pays qui ne fabriquent pas de médicaments.

Près de 40 millions de personnes atteintes par le sida n’ont pas accès aux médicaments qui leur permettraient de rester en vie. Or la grande majorité des pays les plus touchés ne sont pas en mesure de produire eux-même ces traitements. Les membres de l’OMC doivent donc permettre au plus vite, aux uns de produire, vendre et exporter des génériques, aux autres de les importer en quantités nécessaires et dans les meilleurs délais.

Récemment, un groupe de pays en développement a avancé des propositions immédiatement applicables permettant d’assurer un accès rapide aux médicaments génériques. Ces propositions s’inscrivent, en outre, dans un dispositif garantissant des pratiques commerciales respectueuses des règles internationales, ce qui rend inutile la mise en place d’un arsenal de mesures de contrôle supplémentaires.

Plus soucieux de répondre aux exigences du lobby de l’industrie pharmaceutique que de défendre les enjeux de santé publique, les pays occidentaux, de leur côté, cherchent à limiter par tous les moyens la fabrication et la circulation des génériques.

Les 14 et 15 novembre lors d’une « mini » conférence ministérielle de l’OMC qui se déroulera à huit-clos à Sidney, Pascal Lamy, Commissaire européen au Commerce, représentera l’ensemble des États membres de l’Union européenne.

Imposer à Sydney un dispositif qui ne serait pas une véritable solution contreviendrait aux engagements pris à Doha. Plus encore, cela attesterait de l’incapacité des accords sur la propriété intellectuelle de prendre en compte un enjeu aussi déterminant pour la populations mondiale que celui de la santé.

Jusqu’à présent, en dépit de ses nombreuses déclarations médiatiques, dans les faits, Pascal Lamy ignore et l’esprit de la déclaration de Doha et les attentes des malades.

A Sydney, l’Europe doit enfin se ranger aux côtés des pays en développement et donner la possibilité à des millions de malades d’accéder dès maintenant et de façon durable aux génériques .