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PMA : la lâcheté d’Ayrault est une caution aux homophobes
samedi 27 avril 2013
Dans une interview à 20 Minutes parue vendredi 26 avril 2013, Jean-Marc Ayrault justifie l’arrêt de la lutte contre les inégalités entre homos et hétéros au nom du retour au calme : « Il faut donner du temps et des signes d’apaisement qui sont attendus (...) On ne va pas ouvrir tous les jours un nouveau débat ». Act Up-Paris condamne la lâcheté de Jean-Marc Ayrault.
Trahissant un engagement présidentiel, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait refusé de mettre la PMA - tout comme la question des droits des trans - dans le projet de loi qui s’est restreint au mariage et à l’adoption, et ne permettait donc plus d’assurer une réelle égalité des droits pour les LGBT. Dès le départ, le gouvernement envoyait des signes « d’apaisement » aux homophobes : oui, l’accès à la PMA pour les lesbiennes pose problème, oui, vous avez raison, les familles homoparentales posent problème.
Cela n’a pas empêché les homophobes de s’emparer de la question, de condamner par avance l’accès à la PMA. De fait, le débat a déjà eu lieu autour de la PMA : où était Jean-Marc Ayrault ces dernières semaines ?
Un premier ministre avec un minimum de lucidité politique se rendrait compte que l’interview qu’il donne est un gage aux homophobes : continuez à casser du pédé, à dégrader les locaux du PS, à empêcher de parler les responsables politiques. Je vous donne raison et j’arrête le combat pour l’égalité afin de vous « apaiser ».
Un premier ministre avec un minimum de lucidité politique se rendrait compte qu’il s’agit d’un très mauvais calcul politicien. Qui va voter pour les socialistes lors des prochaines échéances électorales ? La seule avancée un peu de gauche, en moins d’un an, l’ouverture du mariage, est entachée des maladresses d’un gouvernement incapable de définir des priorités. Et si aucun responsable socialiste ne réagit, nous n’oublierons pas, nous, que la priorité de cette majorité après avoir fait un pas important, mais un pas seulement, vers l’égalité totale, n’est plus à la lutte contre l’homophobie et pour les droits des LGBT, mais bien à l’apaisement des minorités d’extrême-droite qui nous violentent.
Expulsion de malades sans-papiErEs, fermeture des hôpitaux publics, maintien des franchises pour soins, précarité entretenue des personnes handicapées et des malades, etc. : Ayrault peut-il croire que le courage de sa majorité sur le mariage fera oublier tout le reste, à commencer par sa propre lâcheté et sa trahison vis-à-vis des LGBT ?