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Act Up-Paris, STRASS

Pour Abolition 2012, la prévention du VIH-sida est bonne à jeter

samedi 13 avril 2013

Ce samedi 13 avril, une vingtaine de militantEs d’Act Up-Paris, du collectif 8 mars
pour toutes, et du Strass se sont enchaînéEs devant la Machine du Moulin Rouge.
La salle de concerts hébergeait un événement d’un collectif abolitionniste, « Abolition 2012 », qui réclame notamment la pénalisation des clientEs des travailleurSEs du sexe. Pour symboliser le caractère criminel de ces mesures répressives, du faux sang a été répandu sur le trottoir.

En réponse à l’action des activistes, les organisateurRICEs d’« Abolition 2012 »
ont choisi de jeter par terre, devant les travailleurSEs du sexe, féministes et les
militantEs de la lutte contre le sida, des préservatifs estampillés "je ne suis pas client de la prostitution".
Le message est clair : la prévention n’est ni pour les clientEs ni pour les
travailleurSEs du sexe.

Cela en dit long sur l’approche qu’a « Abolition 2012 » de la prévention VIH et IST : jeter au sol du matériel de prévention. Par ailleurs, ces préservatifs véhiculent, sur leur emballage, un message discriminant, et pour les putes, et pour leurs clientEs.
Selon « Abolition 2012 » tout le monde ne mérite pas d’avoir accès à la prévention, tout le monde ne mérite pas d’avoir les moyens de se protéger des contaminations.

L’une des personne présentes a publié il y a quelques mois : "Les tenants de la
réglementation (…), au nom d’un principe de réalité, distribuent des capote, certes
pour éviter la contamination des prostitué-e-s mais aussi des clients prostitueurs, et de facto entretiennent et confortent le système prostitutionnel. (…) Que font-ils si ce n’est garantir aux hommes que les femmes restent et sans aucun danger pour eux, à leur service, pour baiser, pour fabriquer des enfants, etc."
 [1]

Alors que le STRASS, Act Up-Paris, le collectif 8 mars pour toutes etc.. luttent pour
que les minorités, toutes les minorités, bénéficient d’un accès égal à la prévention, au dépistage, aux soins, aux droits, « Abolition 2012 » persiste à militer pour des mesures répressives dangereuses qui exposeront les travailleurSEs du sexe et leurs clientEs aux violences et aux contaminations. Si, comme l’écrit Abolition 2012 sur ses préservatifs, « un orgasme n’a pas de prix », il semblerait que, pour euxELLEs la vie d’unE travailleurSEs du sexe ou d’unE clientE soit bonne à jeter aux ordures.