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Trans’ : moins de silence !

mercredi 23 novembre 2011

Act Up-Paris cherche à rendre publics les enjeux sanitaires qui touchent la communauté Trans depuis plusieurs années. Cette semaine, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publie les premières données d’une enquête réalisée de juillet à octobre 2010 par l’INSERM, et dont le questionnaire a pu bénéficier d’une relativement bonne diffusion [1].

Ces données, basées sur le recueil de 381 questionnaires (dont 25,2 % remplis par des female-to-males/FtM), confirment nos inquiétudes : prévalence au VIH/sida chez male-to-female (MtF) qui est globalement 30 fois supérieure à celle de la population générale, allant jusqu’à un taux de 36 % de séropositives dans un sous-groupe particulièrement discriminé. L’absence de déclaration de séropositivité au VIH/sida chez les FtM ne permet pas de conclure que la prévalence parmi eux serait égale à celle de la population générale en raison du faible effectif de répondants (n=94) [2].

Nos accusations à l’égard des équipes hospitalières françaises (dites « officielles ») qui n’ont jamais communiqué sur l’épidémie chez les Trans’ sont confirmées. Quels sont les « résultats » de ces mandarins obtus ? 66 % des personnes ayant une opération génitale ont été à l’étranger, 32 % dans un hôpital public français. Parmi les personnes opérées en France dans une clinique privée 18 % ont eu des complications à la suite, 24 % pour les personnes opérées à l’étranger et le taux explose jusqu’à 49 % pour les personnes opérées par les équipes hospitalières « officielles » soit disant spécialistes.

Act Up-Paris exige :

  • que l’INSERM publie les données recueillies sur les pratiques de safe-sex, sur les modes de transmission du VIH, sur les IST, les pratiques diagnostiques du VIH et des IST, d’auto-médication et d’auto-chirurgie, sur la santé psychique et les tentatives de suicide, le nombre de partenaires sexuels, l’usage de substances etc.,
  • que Xavier Bertrand publie le rapport qu’il a commandé à l’IGAS sur la prise en charge médico-sociale des transitions
  • que l’INPES poursuive et précise ses efforts de prévention auprès des Trans’
  • que les équipes « officielles » arrêtent le massacre
  • que l’État reconnaisse les discriminations contre les Trans’ et s’engage à les combattre.

[2Sur la base de cet effectif, la déclaration d’un seul cas de séropositivité aurait correspondu à un taux 5 fois supérieur à celui de la population générale.