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Sida / Accès aux génériques

En visite en Inde, Sarkozy doit rencontrer les malades et défendre les génériques

vendredi 3 décembre 2010

Nicolas Sarkozy part samedi en Inde pour une visite officielle au cours de laquelle il s’entretiendra à New Delhi avec le premier ministre Manmohan Singh. A l’heure où se négocient des accords de libre-échange entre l’Inde et l’Union Européenne qui risquent de gravement entraver la production de médicaments génériques à bas prix, Nicolas Sarkozy doit profiter de son déplacement pour rencontrer les malades indienNEs et s’opposer à la ratification de ces accords dangereux pour les séropositifVEs du monde entier.

L’Inde est le premier producteur de génériques d’antirétroviraux au monde (92% du marché des génériques). Le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, premier bailleur international de traitements dans les pays pauvres, auquel il manque 10 milliards de dollars pour réellement continuer les mises sous traitements, s’approvisionne à 72% en médicaments génériques. Sans ces médicaments à bas prix, il n’aurait jamais été possible de mettre 5 millions de personnes vivant avec le VIH sous traitement depuis les années 2000.

L’accord négocié entre l’Inde et l’Union Européenne risque de fortement entraver l’accès à ces médicaments, notamment par la prolongation de la durée des brevets et de protection des données de recherche. Dans les pays ayant signé un accord de libre-échange avec l’Union Européenne, comme certains pays sud-américains, les dépenses en santé dans le pays suite à la signature de l’accord ont augmenté de 840 %.

La pharmacie du monde est aujourd’hui en danger, remettant en cause l’accès aux traitements pour des millions de personnes.

Nicolas Sarkozy doit, à l’occasion de sa visite, rencontrer les associations de personnes vivant avec le VIH/sida et les ONG internationales expertes sur les questions d’accès aux médicaments présentes en Inde.

Nicolas Sarkozy doit faire preuve de cohérence politique s’il veut vraiment soutenir le Fonds Mondial et les millions de malades en urgence de traitement dans les pays pauvres, et saisir l’occasion de ce déplacement pour que la France renonce à cet accord illégitime.


Voir aussi notre tribune La pharmacie du monde en danger parue sur Le Monde.fr