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Crise au Fonds Mondial / Lutte contre le sida en Afrique :

Joyandet, Kouchner, Woerth : à quoi servent-ils ?

Des militantEs d’Act Up-Paris interpelléEs lors d’un zap à Matignon

mercredi 1er avril 2009

Act Up-Paris a manifesté ce mercredi 1er avril devant Matignon pour dénoncer l’immobilisme meurtrier du gouvernement de François Fillon en matière de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à travers le monde. Aux cris de "la France compte ses sous, l’Afrique compte ses morts", une dizaine de militantEs ont brandi des pancartes se demandant "à quoi servent-ils ?" à propos des ministres du gouvernement Fillon incapables d’arbitrer ce dossier et demandé un rendez-vous au cabinet du premier Ministre. Seule réponse : les militantEs ont été interpelléEs (puis relachéEs).

Mardi 31 mars, à Caceres en Espagne, le secrétaire d’État à la Coopération, Alain Joyandet, a effet confirmé que la France n’augmenterait pas d’un centime sa contribution au Fonds mondial sida [1], à l’heure où celui-ci traverse une grave crise financière ; d’ici 2010, il manque 5 milliards de dollars au Fonds Mondial pour continuer à financer des traitements, des programmes de prévention, et de soins au Sud.

 Si Alain Joyandet n’a pas les moyens, comme il le prétend, d’augmenter les efforts français pour financer des programmes vitaux pour les malades du sida en Afrique, qu’il démissionne.
 Si Bernard Kouchner, qui reste silencieux et refuse depuis des mois de recevoir les associations de malades, n’a rien à en dire : qu’il démissionne.
 Aujourd’hui, François Fillon a le pouvoir d’arbitrer les propositions budgétaires et de s’opposer au nihilisme budgétaire d’Eric Woerth ; il doit aujourd’hui se positionner clairement ; depuis qu’il est premier ministre, pas une seule fois, François Fillon n’a parlé du sida.

Act Up-Paris exige du gouvernement Fillon qu’il augmente significativement la contribution de la France au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose, à hauteur de la grave crise financière que celui-ci traverse.


[1Qui a été gelée depuis la conférence de reconstitution du Fonds à Berlin en septembre 2007 à hauteur de 300 millions d’euros par an sur trois ans. Lors de cette conférence, la France a été déclaré qu’elle augmenterait sa contribution au mécanisme de financement de lutte contre les trois grandes pandémies le plus important au monde, le jour où celui-ci n’aurait plus suffisamment d’argent pour financer ses programmes. En novembre 2008, à l’occasion de la réunion du conseil d’administration de Delhi, le Fonds Mondial, sous la pression des pays riches, a dû effectuer des coupes dans les projets de qualité qui lui étaient soumis. Le 29 janvier dernier, le président du Fonds Mondial, Rajat Gupta, a annoncé qu’il manquait 5 milliards de dollars au Fonds d’ici 2010 pour continuer à financer ses programmes dans les pays du Sud.