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Act Up appelle BMS à ouvrir ses licences volontaires à la concurrence

vendredi 17 février 2006

Le 15 février 2006, le PDG du laboratoire pharmaceutique américain Bristol Myers Squibb, Peter Dolan, a annoncé l’attribution au laboratoire Indien Emcure et au laboratoire Sud-Africain Aspen de licences volontaires pour la fabrication de versions génériques de l’anti-protéase atazanavir. L’atazanavir est à l’heure actuelle l’anti-protéase la plus facile à utiliser (seulement 1 gélule deux fois par jour) et celle présentant le profil de toxicité le plus intéressant (moins de troubles lipidiques, moins de diarrhées) ; l’accès à l’atazanavir est donc crucial pour les malades vivant dans les pays où vivant dans les pays où il est difficile d’accéder à un suivi médical de qualité.

Act Up-Paris déplore l’opacité de l’accord signé par BMS avec ces deux laboratoires, et regrette que BMS refuse une licence volontaire ouverte, seul moyen de maximiser la concurrence et ainsi l’accessibilité de l’atazanavir.

Act Up-Paris regrette en particulier que BMS ait choisi d’exclure de sa licence volontaire en Inde les laboratoires génériques les plus expérimentés dans le domaine du VIH, Cipla et Ranbaxy. Le laboratoire indien Emcure que BMS a choisi ne représente pas un bon candidat pour exporter l’atazanavir vers l’Afrique, dans la mesure où il ne commercialise à l’heure actuelle aucun antirétroviral en dehors de l’Inde. Inversement, Cipla et Ranbaxy exportent déjà près d’une dizaine de produits anti-VIH vers près de 30 pays en développement [1]. Pis, Emcure n’a aucune expérience de la fabrication d’anti-protéases, alors que Cipla et Ranbaxy fabriquent et exportent l’indinavir plusieurs années ; Emcure n’a jamais obtenu l’agrément de l’OMS pour un de ses produits, alors qu’à eux deux Cipla et Ranbaxy totalisent 42 agréments. Si le souci de BMS est véritablement de rendre l’atazanavir accessible rapidement aux malades des pays pauvres, il doit privilégier les génériqueurs les plus expérimentés et les plus performants plutôt que Emcure.

Act Up-Paris appelle BMS à :
 faire preuve de transparence en rendant publics les termes des accord passés avec Emcure et Aspen ;
 préciser les pays pour lesquels la concurrence des génériques sera autorisée ;
 préciser dans quelle mesure BMS facilitera l’enregistrement des génériques d’atazanavir dans ces pays ;
 préciser si les licenciés de BMS seront mis en concurrence entre eux dans ces pays (sans quoi la baisse des prix sera beaucoup plus lente) ;
 intégrer les autres génériqueurs dans cette licence volontaire à travers une licence volontaire ouverte ;