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Celebration Safe Week

Au Sexodrome, la vie d’un pédé ne vaut pas 3 centimes

lundi 14 juin 2004

Du 5 au 11 juin, Act Up-Paris a célèbré la celebration safe week. Durant cette semaine, nous avons mené plusieurs actions en faveur de la prévention et de l’égalité des droits. Samedi 12 juin 2004, afin de clôturer la week une quinzaine de militantEs d’Act Up-Paris ont zappé le Sexodrome.

Alors que nous sommes une association de malades du sida non violente, nous avons été surpris d’être insultés de « pédés », d’« enculés », de nous voir violentés et repoussés sur le trottoir à coup de bouteilles et de seau d’eau. Les videurs ont réussi à blesser légèrement au doigt une militante tout en l’insultant : « grosse vache, qui voudrait baiser avec toi ? ». Ils ont même couru après un photographe qui les avait pris en photo. Ceci accompagné de menaces physiques tangibles.

Depuis quelques temps, le Sexodrome est en rénovation afin de devenir le plus grand établissement de sexe gay en France. Nous attendons donc de lui qu’il se conforme aux règles d’hygiène et de prévention. Or, en effectuant des visites dans celui-ci, nous constatons que la prévention contre les IST (infections sexuellement transmissibles) et le VIH y est trop peu présente. Nous n’avons pas reçus de capotes à l’entrée. Au rez-de-chaussée, il n’y a que des distributeurs de gel dans les cabines et les préservatifs y sont absents. Les vidéos diffusées sont toutes unsafes. Dans le sauna au sous-sol, il n’y a que deux pipelifes.

Nous demandons seulement que le Sexodrome remplisse au mieux son rôle d’acteur de prévention. Il pourrait se fournir auprès du SNEG et obtenir des capotes à trois centimes. Malheureusement, la santé de sa clientèle ne préoccupe pas cet établissement.

Nous l’avons pourtant informé par courrier que nous avons mis en place une charte de responsabilité avec le SNEG, AIDES et Sida Info Service afin d’aider les établissements signataires à prendre les meilleures mesures en faveur de la prévention et de l’hygiène. Cette charte fonctionne comme un label. C’est-à-dire qu’un établissement qui s’engage à en respecter les consignes se verra cité comme un établissement responsable dans la presse gay.

Par téléphone, M. Calleux également gérant du Dépôt, nous explique qu’il ne met pas de pipelifes au Sexodrome car la clientèle y est « différente », parce qu’elle viendrait plus « pour faire de l’argent que pour baiser », elle volerait les capotes pour les revendre dans la rue. Il explique aussi au SNEG qu’il veut bien adhérer à la charte mais seulement pour une partie de l’établissement réservée aux gays, l’autre partie accueillant une clientèle plus bisexuelle et hétéro resterait sans prévention. M. Calleux se moque de nous. Il est hors de question que nous cautionnons un espace bareback dans son établissement. Nous n’acceptons pas ses prétextes. Il sait très bien ce qu’il doit faire pour améliorer la prévention au Sexodrome puisqu’il le fait déjà au Dépôt, malgré un problème permanent d’hygiène et d’éclairage dans la darkroom de ce dernier établissement.

Nous l’avions informé que les établissements qui manifestent une totale désinvolture à l’égard de la prévention au sein de leur établissement risquent des actions publiques de notre part. Le Sexodrome a préféré nous recevoir par de la violence homophobe. Nous sommes scandalisés par ce qui s’est passé. Tant qu’il n’aura pas pris en compte toutes les consignes de prévention et d’hygiène il pourra compter sur nous pour le harceler jusqu’à ce que ce soit fait.

Nous souhaitons aussi vivement que les propos homophobes et sexistes du Sexodrome, établissement gay, soit condamné par le gérant, et que les acteurs et actrices de prévention ne fasses pas l’objet de violence. Ce minimum n’est pas acquis dans cet établissement.