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Jacques Chirac, Romano Prodi et Georges Bush sabotent le Fonds mondial contre le sida

jeudi 17 juillet 2003

Hier, mercredi 16 juillet, les militants d’Act Up aux côtés d’activistes de nombreux pays (Afrique du Sud, États-Unis, Allemagne, Côte d’Ivoire, Mali, Royaume Uni, Burundi, etc.) ont interrompu le discours de Jacques Chirac lors de la cérémonie de clôture conjointe de la conférence l’IAS et de la conférence internationale de soutien au Fonds mondial. Une quarantaine d’entre eux, dont de nombreux malades, ont été violemment expulsés par les forces de l’ordre. Ce qui n’avait encore jamais eu lieu dans une conférence internationale sur le sida.

Cette action a été menée en réaction au refus des pays du G8 de financer le Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose à hauteur des besoins. Les militants ont tenu a interpeller Jacques Chirac, Romano Prodi et Tommy Thompson, tous trois présents lors de cet évènement.

« Je milite pour la création du Fonds mondial depuis 1997, de façon active. Le Fonds devrait rapidement atteindre la masse critique de 10 milliards de dollars » déclarait Jacques Chirac le 22 juillet 2001. Deux ans après sa création, le Fonds n’a reçu, en tout et pour tout, que 1,5 milliard de dollars. La France, pour sa part, s’est contentée d’une contribution de 118 millions.

Le 2 septembre dernier, le président français affirmait, au sommet Mondial du Développement Durable à Johannesburg : « la promesse des pays développés, c’est que tous les Etat disposnte des ressources nécessaires pour financer leur développement. Cette promesse devra trouver son application prioritaire dans la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, [car] ma conviction, c’est que l’humanité se rendrait coupable de non assistance à peuples en danger si elle n’agissait pas ».

Aujourd’hui, le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme est incapable, faute de moyens, de traiter son troisième appel d’offre qui doit avoir lieu en octobre prochain. Environ 600 millions sont manquants. Cela signifie que des programmes en mesure d’être conduits dans un certain nombre de pays en développement pour lutter contre l’épidémie et mettre sous traitements des milliers de personnes vont être différés.

Malgré cette situation d’urgence, malgré une forte mobilisation de la communauté scientifique lors de l’IAS insistant sur la nécessité de développer au plus vite l’accès aux médicaments dans les pays en développement, les plus hauts responsables politiques internationaux de la lutte contre le sida réunis à la conférence de soutien au Fonds mondial se sont refusé à tout engagement financier.

Au mépris de la plus élémentaire décence et alors que la Commission européenne refuse d’accorder une contribution de 1 milliard par an au Fonds mondial, Romano Prodi, a l’instar de ses homologues, s’est complait dans un discours lénifiant sur la gravité de l’épidémie.

« Jacques Chirac, Georges Bush, Romano Prodi et l’ensemble des responsables politiques du G8 doivent comprendre que leurs effets de manches et leurs annonces fallacieuses ne sont plus acceptables » a déclaré Gaëlle Krikorian, vice-présidente d’Act Up. « Chaque jour, des milliers de personnes meurent, et les conséquences de l’épidémie s’aggravent pour de plus en plus de pays parce qu’une poignée de responsables politiques sont incapables de faire leur travail. La communauté des malades, mais aussi la communauté scientifique, feront désormais front commun pour les contraindre à assumer leurs responsabilités. »

La réponse de Jacques Chirac lorsqu’il est mis publiquement face à ses responsabilités ne peut pas être, comme cela a été le cas hier, d’expulser des malades du sida d’une conférence qui les concerne en premier lieu.