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« Gel républicain » de la réduction des risques

jeudi 27 juin 2002

Aujourd’hui la DDASS des Bouches du Rhône vient de faxer à toutes les associations de lutte contre le sida financées par l’Etat, la note suivante :

Délégation de crédit au chapitre 47-18,20 - Lutte contre le sida :
 Compte tenu du « gel républicain » affectant les crédits d’intervention du budget de l’Etat, je vous informe que la délégation du solde de l’enveloppe notifiée sur le chapitre 47-18,20 s’éléve à la moitié de son montant.
 En conséquence, l’affectation des crédits disponibles sera effectuée en priorité pour les actions pérennes en direction des patients concernés par le VIH.
 Dans l’état actuel des choses et en l’absence d’information complémentaire, je ne peux présager d’une éventuelle délégation supplémentaire pour l’exercice 2002.
 Aussi les actions de communication, d’information et de prévention concernant la lutte contre le sida, ne pourront être prise en compte cette année.
 Je ne manquerai pas de vous tenir informé de l’évolution de la situation, s’il y a lieu.

Après avoir interrogé les DDASS des départements des Bouches du Rhône, de la Manche, de Paris, des Hauts de Seine et de la Seine Saint Denis, ainsi que la MILDT et le Ministère des Affaires Sociales, nous avons eu confirmation qu’à l’occasion du « dégel républicain » des crédits d’intervention d’Etat, une baisse catastrophique de l’ensemble des fonds alloués à la lutte contre le sida, en 2002 et sur toute la France, est à craindre :
 baisse de 50% de toutes les subventions sida pour l’année 2002.
 Répartition des 50% restant au "bon gré de chacune des DDASS".
 Pour les 50% manquants, aucune solution en vue.
 Arrêt de l’information et de la prévention contre le sida.
 Bon courage et bonnes vacances, s’il y a lieu.

Les conséquences dramatiques d’une telle mesure seraient le dépôt de bilan de la plupart des associations de réduction des risques liés aux drogues et de lutte contre le sida, le licenciement, dès le mois d’août, des salariés de ces structures. Que vont devenir alors les 120 000 malades du sida, sachant que nous sommes par ailleurs en pleine reprise des contaminations VIH ? Que vont devenir les 150 000 usagers de drogues dépendants dits « à problémes » au moment où les CRS vident les squatts ? Cette décision criminelle de recadrage budgétaire pourrait être confirmée par le Ministère des Finances, d’ici au 14 juillet 2002.

Act Up-Paris exige immédiatement de l’État :
 Des engagements financiers ferme et définitifs marquant le maintien et le développement des politiques de lutte contre le sida et de réduction des risques liés aux usages de drogues.
 Un cadre légal reconnaissant un statut pérenne pour toutes les actions de terrain et notamment de première ligne et bas seuil.
 Que les politiques locales et régionales de santé publique soient élaborées en concertation avec tous les acteurs de terrain.


REJOIGNEZ NOUS A LA MARCHE DES FIERTES
Organisée par l’Inter L.G.B.T. (Lesbian-Gay-Bi and Trans)
Samedi 29 juin 2002 à 14hoo à Montparnasse