Sida : abolissez le "modèle suédois"

Toutes deux ont été victimes des violences, précarisations, stigmatisations visant les travailleuSEs du sexe, qui, dans le cas de Dora, croisent des violences transphobes.
Si ces violences sont le fait d’individuEs, ces meurtres sont aussi l’aboutissement de politiques publiques de stigmatisation des travailleuSEs du sexe, politiques qui continuent à mettre en danger les personnes partout où sont mises en pratique les idéologies prohibitionnistes ou abolitionnistes.

Il est ici question de meurtres, indissociables des politiques et discours publics qui entravent l’accès à la prévention, au dépistage, aux soins, au droit pour les putes.
Ces positions sont ainsi synonymes de contaminations au VIH-sida particulièrement nombreuses chez les travailleuSEs du sexe, notamment chez les femmes trans.

Qui assumera le décompte des mortEs et des contaminations causées par ces postures idéologiques et par l’indifférence des responsables politiques aux conditions de vie, à la santé des travailleuSEs du sexe et aux violences qu’ielles subissent ?

Aujourd’hui, en France, le gouvernement conditionne l’abrogation du délit de racolage public à la mise en place de la pénalisation des clientEs, dont les effets en termes de violences et de contaminations au VIH-sida et IST seront exactement les mêmes, au mépris de toute considération de santé publique.
Les mesures qu’il prône s’inspirent directement du « modèle suédois », qui interdit toute action de prévention ciblant les travailleuSEs du sexe.

De combien de mortEs ce gouvernement se rendra t-il complice avant de prendre en compte les revendications des travailleuSEs du sexe, premierEs concernéEs, et de l’ensemble des associations de santé, de santé communautaire et de lutte contre le sida ?

Act Up-Paris soutient les rassemblements qui ont lieu ce vendredi 19 juillet 2013 partout dans le monde devant les ambassades de Suède et de Turquie en mémoire de Jasmine et Dora [1] [2].