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Le SAMU social exclut

lundi 30 mars 1998

Lundi 30 mars 1998, à 19h, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris et d’AC ! ont occupé le service des lits infirmiers du Samu social, situé à l’hôpital Corentin Celton.

Pendant une heure, ils ont manifesté en criant : "Sida : La précarité tue, le Samu social exclut" et "Assez de charité, exigeons l’égalité".

Sous couvert de bonnes intentions et au nom de l’urgence sociale, le Samu social organise un système de relégation sociale, il légitime une médecine discriminante. De part et d’autre d’un mur les réalités divergent. Il y a "ici" et "là". "Ici" vous êtes dans un hôpital de l’Assistance Publique/Hôpitaux de Paris, vous venez vous faire soigner, "là" les médecins sont absents ; on ne soigne pas, on cache, on entasse.

Une douche pour environ vingt-cinq, deux wc et un lavabo, ces conditions sanitaires qui rappellent l’hospice public du début du siècle en disent long sur l’intérêt que l’on porte à ces populations : chômeurs, précaires, sans domicile, marginalisés. De vagues soins infirmiers mais pas de soins médicaux, aucun traitement sérieux, aucune analyse n’y sont dispensés. La bobologie est aujourd’hui la seule réponse apportée à des centaines de milliers de personnes interdites des systèmes de santé ordinaires.

Jacques Chirac à la ville de Paris puis à l’Elysée ; Bernard Kouchner, l’actuel Secrétaire d’Etat à la Santé ; Xavier Emmanuelli et Dominique Versini à la tête du Samu social sont les responsables de cette situation. Dominique Versini, directrice du Samu social n’a pas cru bon de répondre à notre demande de rendez-vous. Nous continuerons nos actions tant qu’elle ne se sera pas expliqué sur ce scandale de santé publique.

Act Up-Paris exige l’augmentation des budgets hospitaliers et des minimas sociaux pour le droit à la santé pour tous.