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Minima sociaux : Act Up-Paris reveille Lionel Jospin

mercredi 21 janvier 1998

Puisqu’il se moque de nous, Lionel Jospin aura la guerre. Aujourd’hui, à 6h30, vingt-cinq militants d’Act Up-Paris l’ont réveillé à son domicile, rue du Regard, à coups de sifflets et de cornes de brume.

Si nous nous permettons de troubler l’intimité de nos ministres, c’est qu’eux-mêmes semblent faire peu de cas de nos vies.

Les déclarations de Lionel Jospin à l’Assemblée nationale, hier, sont inacceptables. En refusant de revaloriser les minima sociaux, dont l’allocation adultes handicapés (AAH), il officialise la précarité et insulte les précaires.

Peut-on soutenir aux malades du sida qu’ils devront se satisfaire de 3470 F par mois ?
Peut-on sérieusement nous opposer le spectre de la "société d’assistance" et nous vanter le caractère "central" du travail, alors que notre état de santé nous pousse hors du salariat traditionnel ?

Lionel Jospin espère peut-être opposer l’impatience des chômeurs à la prudence des contribuables, et la paresse des allocataires au labeur des "bas salaires".

Quant à nous, la maladie nous interdit de choisir entre la misère et l’exploitation, et notre durée de vie ne nous permet pas d’attendre des budgets meilleurs. Nous refusons d’être maintenus dans la précarité par un gouvernement obtus.
Nous refusons les allocations à 50% du SMIC, les droits à mendier, l’injonction au travail. Avec les chômeurs et les précaires en lutte, nous continuerons notre combat jusqu’à ce que des ressources décentes nous soient garanties, qui nous permettent de vivre.
Act Up-Paris exige une revalorisation immédiate et conséquente de tous les minima sociaux, dont l’allocation adultes handicapés.


L’action s’est conclue par une retraite au café Cluny où se déroulait l’émission Culture Matin. Suivis pendant le trajet par 5 officiers des Renseignements Généraux, paniqués par la perspective d’une autre action dans la foulée, nous avons eu l’honneur d’être encerclés pendant notre petit déjeuner par une soixantaine de C.R.S. deployés autour du café. Toute sortie en groupe du café était menacée d’interpellation. Nous avons été contraints de sortir par petits groupes et abondamment filmés par les caméras des Renseignements Généraux, puis par celle des C.R.S.