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Le FMI doit donner au moins 5 milliards de dollars à la lutte contre le sida

et garantir les politiques de santé des pays qu’il soutient

lundi 20 avril 2009

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Depuis 6 mois, on affirme aux malades du sida du monde entier que l’accès universel aux traitements ne sera pas possible par manque de moyens, et ce, du fait de la crise financière. Pourtant, le FMI vient de recevoir 1000 milliards de dollars US de la part des pays du G20 pour lutter contre les effets d’une crise pour laquelle aucun compte n’est demandé aux principaux responsables : banquiers, actionnaires, boursicoteurs en tout genre.

1000 milliards de dollars pour le FMI !
Cette institution exige des pays qu’elle soutient une baisse des dépenses publiques – essentiellement l’éducation et la santé – afin de libérer les ressources nécessaires au remboursement des prêts du FMI. La Lettonie va bientôt l’éprouver : le soutien consenti par le FMI est conditionné à une baisse du budget de 30 à 40%, la seule marge de manœuvre du pays étant de baisser son budget en éducation, et surtout en santé. En Lettonie, 1 % des personnes vit avec le VIH – soit le plus fort taux de prévalence à VIH en Europe. Quelles conséquences va avoir le « sauvetage » du pays par le FMI sur les politiques de prévention, d’accès aux soins, sur les malades eux-mêmes ?

Pour une politique de « soutien » par le FMI — qui en près de 20 ans a prouvé son impact en matière de démantèlement des infrastructures sanitaires des pays du Sud, les pays du G20 ont pu trouver 1000 milliards de dollars. Mais pour sauver le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a sauvé plus de 3 millions de vies en 5 ans avec moins de 7 milliards de dollars, ces mêmes pays sont incapables de trouver 5 milliards de plus – 200 fois moins que pour le FMI ! Où sont les priorités ?

La solution est simple :
 le FMI doit partager avec le Fonds mondial sida, sans condition, 0,5% des 1000 milliards de dollars qu’il vient de recevoir du G20 ;
 les responsables du FMI doivent s’engager à ce que son soutien n’entraîne pas de coupes dans les budgets que les états accordent aux politiques, vitales, de prévention, de dépistage, d’accès aux soins, et de renforcement des systèmes de santé dans les pays pauvres.