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Hu Jia aurait pu avoir le prix Nobel de la paix : le gouvernement chinois a le prix Nobel de la haine des activistes de la lutte contre le sida

vendredi 10 octobre 2008

Act Up-Paris regrette que le dissident Hu Jia n’ait pas le prix Nobel de la paix et exprime sa colère face à la guerre que la Chine mène aux activistes.

Pékin a estimé hier que le prix Nobel « ne devait pas revenir à un criminel ». Nous qualifions de criminelles les exactions menées par la Chine à l’égard des activistes de la lutte contre le sida et de défense des droits humains.

Hu Jia, le dissident qui faisait partie des Nobel de la paix potentiels, s’est illustré dans la lutte contre le sida et pour les droits humains, il a été condamné à 3 ans de prison pour subversion contre l’État et est en détention depuis mars dernier. Il serait actuellement détenu dans de mauvaises conditions.

La Chine s’est toujours illustrée par sa volonté de réduire au silence quiconque dénonce les politiques sanitaires désastreuses et les atteintes aux droits humains commises par son gouvernement.

En septembre 2002, Act Up-Paris exigeait du gouvernement Chinois la libération de Wan Yanhai, arrêté lui aussi pour subversion contre l’État après avoir diffusé des informations relatant les contaminations sanguines de paysans chinois, cette affaire de sang contaminé impliquant de hauts responsables chinois.

Le 5 avril 2008, les autorités chinoises ont arrêté des malades du sida qui demandaient réparation à l’hôpital qui, selon elles et eux, est responsable de leur contamination. Après les jeux olympiques, plusieurs activistes ont été inquiétéEs par les autorités chinoises. Malgré ses promesses, Rama Yade — ainsi que les autres représentantEs françaisEs — n’a pas bougé le petit doigt pour dénoncer ces exactions.

La Chine s’est toujours illustrée par sa volonté de cacher l’ampleur de l’épidémie de sida. Les chiffres officiels (70 000 personnes vivant avec le VIH et 5000 nouvelles contaminations) sont sujets à caution. Le bilan est loin de la réalité et les besoins sont criants en matière de prise en compte des minorités dans la gestion de l’épidémie et en termes de prévention.

En ce qui concerne les droits des lesbiennes, gais, bi et trans, des exactions policières et des rafles ont eu lieu dans les lieux communautaires juste avant les jeux olympiques de Pékin. Au lieu de lutter contre les activistes, la Chine devrait lutter contre le sida !

Du 24 au 25 octobre, aura lieu le sommet Asie- Europe. En accord avec les engagements de lutte contre l’homophobie et la sérophobie pris le 17 mai dernier par Rama Yade, il est nécessaire que Paris condamne publiquement les actes de la Chine contre les activistes de la lutte contre le sida et de défense des droits humains.

 Nous exigeons que le gouvernement chinois libère Hu Jia et les activistes arrêtéEs de manière arbitraire.
 Nous demandons au secrétariat d’État aux Droits de l’Homme et au ministère des Affaires étrangères de s’exprimer enfin, à l’occasion du Sommet Asie-Europe, sur la situation des activistes arrêtéEs en Chine.