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Les dirigeantEs de Roche ont le sang des sud-coréenNEs sur les mains

Act Up-Paris jette du sang sur le siège social du laboratoire Roche

vendredi 3 octobre 2008

Aujourd’hui, une dizaine de mililtants d’Act Up-Paris ont bloqué
l’accès au siège social du laboratoire Roche à Paris en déployant une
banderole devant l’entrée : « Mort sous brevet » et en jetant du faux
sang sur l’escalier et le seuil de la porte vitrée. Ils ont collé des
affichettes sur les vitres (1) et crié des slogans « Vos profits
contre nos vies » ou « Roche’s greed kills ». Les autorités de Roche
ont décidé de bloquer l’accès aux bureaux, obligeant les salariéEs et
les visiteurSEs à attendre dehors.

Ce zap s’inscrit dans le cadre de la semaine internationale d’actions
contre Roche, semaine lancée à l’appel d’activistes et de
séropositifVEs vivant en Corée du Sud. En effet, Roche a refusé de
commercialiser en Corée du sud le Fuzeon, un antirétroviral
indispensable aux personnes en échappement thérapeutique. Ce produit
leur est vital puisque les autres classes de médicament ne
fonctionnent plus pour elles. Roche les prive de ce produit pour la
seule raison que la Corée du Sud a refusé le prix exorbitant exigé par
le laboratoire : 22 000 dollars par an et par personne (2).
Aujourd’hui, Roche n’a toujours pas communiqué envers les activistes
sud-coréenNEs, pourtant les premiErEs concernéEs.

Au bout d’une heure d’action, deux militantEs ont été reçuEs par la
directrice de la communication de Roche France. Celle-ci a indiqué :

 que le silence de la maison mère Roche vis-à-vis des Sud-CoréenNEs
s’expliquait par le fait que le laboratoire était "une grosse maison",
et une consultation était nécesaire avec la filiale en Corée du Sud et
que c’était aujourd’hui jour férié. Pourtant, Roche a été informé au
début de la semaine des actions qui allaient être menées contre elle,
et le directeur de la communication de la maison-mère a bien su
contacter Act Up-Paris. S’il a pu contacter des activistes françaisEs
dans ces délais, pourquoi ne pas l’avoir fait avec les activistes de
Corée du Sud ?
 que le prix proposé par les autorités sud coréennes lors des
négociations avec Roche « ne fait pas valoir le prix de fabrication du
Fuzeon ». Nous avons donc demandé que Roche communique dans la plus
totale transparence sur le coût de fabrication du Fuzeon, de façon à
ce qu’il puisse être vérifié, et surtout comparé aux profits du
laboratoire et aux dividendes de ses actionnaires.

La directrice de communication de Roche France s’est engagée à
transmettre nos revendications à la maison mère et à nous tenir
informéEs d’ici lundi prochain.
Elle s’est engagée au nom de la maison mère à ce que la situation soit
débloquée en Corée du Sud et à ce qu’une "option acceptable soit
trouvée", c’est à dire à ce que le prix du Fuzeon soit sensiblement
revu à la baisse.

En attendant, et tant que le laboratoire ne prendra aucune mesure
concrète pour résoudre cette situation et baisser ses prix, Act
Up-Paris appelle l’ensemble des activistes à maintenir la pression sur
le géant pharmaceutique Roche et à continuer de soutenir les
activistes et séropositVEs Sud-coréenNEs.

En Corée, l’avidité de Roche tue !