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Sarkozy : discours raciste, politique meurtrière

Le 9ème collectif de sans-papiers & Act Up-Paris

jeudi 15 décembre 2005

Aujourd’hui le 9ème collectif des Sans-Papiers et Act Up-Paris ont organisé
un die-in place Beauvau. Une quarantaine de militantEs de nos associations
se sont couchéEs devant les grilles du Ministère de l’Intérieur pour rendre
visibles les morts de la guerre menée par Nicolas Sarkozy contre les
étrangèrEs.

Dans la perspective des élections présidentielles de 2007, les politiques,
Nicolas Sarkozy en tête, ont choisi de battre campagne contre l’immigration.
Hier, celui-ci faisait passer les étrangèrEs pour des fraudeurSEs et des
délinquantEs ; aujourd’hui, il affirme que l’immigration irrégulière produit
de « la haine » et est responsable des « violences urbaines que nous avons
connues il y a quelques semaines », ou encore que le chômage serait
imputable à « l’immigration subie qui pèse sur le marché du travail »,
paraphrasant ainsi le « 3 millions de chômeurs, 3 millions d’immigrés en
trop » de Jean-Marie Le Pen.

Ces discours idéologiques, totalement déconnectés de la réalité, servent à
légitimer une politique aux conséquences des plus concrètes : la mise en
danger de nos vies pour nous, sans-papierEs et malades étrangerEs.

Guerre aux sans-papiers
Les premierEs a faire les frais de cette stratégie électoraliste sont les
sans-papièrEs qui, dans la bouche du ministre de l’Intérieur, deviennent des
facteurs de « déstabilisation de la société ». Avide de pouvoir communiquer
sur des chiffres, Nicolas Sarkozy a exigé des préfets une augmentation
importante des expulsions pour l’année 2005 et leur a demandé pour cela de « ne pas hésiter à utiliser toutes les marges de manoeuvre autorisées par la
loi ». Ainsi, à Paris, Calais, Marseille, Saint-Denis, Vitry... les
préfectures, avec la complicité active de procureurEs, ont organisé de
véritables rafles : quartiers bouclés, contrôles au faciès et
interpellations massives, voilà la politique que Sarkozy destine aux
quartiers à forte concentration d’immigréEs. Parallèlement, les préfectures
n’hésitent plus à interpeller des enfants et à les intrumentaliser pour « mettre la main » sur leur famille ou à expulser des malades dans des pays où
ils et elles mourront faute de traitements.

Le 29 novembre 2005, lors de son audition devant la commission d’enquête du
Sénat sur l’immigration clandestine, Nicolas Sarkozy a confirmé qu’il
entendait faire de la santé un moyen de pression sur les sans-papiers :
démantèlement de l’Aide Médicale de l’Etat, refoulement des sans-papierEs
aux portes des hôpitaux et refus de soins à l’exception des cas de « situation d’urgence et en attendant le retour dans le pays d’origine ».

Projet de loi contre le droit au séjour et le droit d’asile
Dans la continuité de sa politique raciste, il entend aujourd’hui se battre
contre une immigration prétendument « subie » qui trouverait son origine
dans les possibilités de régularisation de plein droit pour certaines
étrangèrEs ainsi que le droit d’asile. Le projet de loi qu’il va déposer
dans les prochains mois permettra la mise en œuvre de quotas arbitraires
déterminant, catégorie par catégorie, le nombre d’étrangèrEs admiSEs à
séjourner en France. Ainsi, en matière de droit au séjour pour raisons
médicales, les objectifs quantitatifs prendront le pas sur l’état de santé
des malades étrangèrEs et les risques qu’elles et ils encourraient dans leur
pays d’origine. Avant même que cette proposition de loi soit discutée au
Parlement, tout laisse croire que des consignes ont été données pour tester
ces dispositions dans certaines préfectures. Ainsi, la préfecture de Lyon a
refusé le séjour à plusieurs séropositifVEs en dépit de la loi et de l’avis
du médecin inspecteur de santé publique dans le seul but de faire baisser le
nombre de cartes délivrées pour raison médicales.

Le 9ème collectif des Sans-Papiers et Act Up-Paris exigent :
 Le retrait du projet de loi de Sarkozy
 L’abandon de la politique du chiffre en matière d’immigration
 La régularisation sans condition de tous les sans-papierEs
 L’arrêt immédiat des expulsions et des rafles