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Celebration & Safe Week [acte III]

L’Institut de veille sanitaire n’assure pas son travail de veille et d’alerte

mercredi 9 juin 2004

Du 5 au 11 juin, les militantEs d’Act Up-Paris, vous convient à célébrer une semaine d’actions autour de l’égalité des droits et de la prévention. Chaque jour, Act Up-Paris mènera une ou plusieurs actions sur ces thèmes.

Act Up-Paris a zappé aujourd’hui mardi 8 juin l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS). Cette administration était censée assurer une médiatisation importante des chiffres extrêmement inquiétants de l’infection à vih/sida. Or, en dehors d’une diffusion sur le site de l’INVS, aucune publicité n’a été entreprise.

Il y a pourtant beaucoup à dire sur les chiffres de la déclaration obligatoire du vih / sida (DO vih/sida) :
 6 ans après son inscription dans une loi, en 1998, la DO n’est toujours pas un outil performant. Les chiffres sont lacunaires, d’une part parce que certainEs médecins ou biologistes font mal remonter les informations, d’autre part parce que l’INVS manque de moyens pour traiter les données. Résultat : les informations sont parcellaires, voire quasi-absentes pour la Région PACA ou la Guyanne, par exemple. Par ailleurs, c’est seulement en mai 2004 que des chiffres datant de novembre sont communiqués ;
 Les données disponibles sont présentées de façon confuse et obscure. La pédagogie n’est pas le souci de l’INVS, comme si les pouvoirs publics se moquaient de présenter des informations accessibles à touTes, et notamment aux associations et aux médias ;
 La lecture des données disponibles confirme les alarmes qu’Act Up-Paris tire depuis des années : l’épidémie explose chez les hétérosexuelLEs, et notamment les femmes ; elle reprend de façon alarmante chez les homosexuels ;
 L’INVS refuse de communiquer sur la progression de l’épidémie, alors que c’est son rôle.

Philippe Douste-Blazy s’était lui aussi engagé à assurer la promotion de ces résultats et à rappeler que le sida reste mortel et que les comportements de prévention sont plus que jamais d’actualité. Alors qu’il nous avait promis un « message fort », il a finalement opté pour une simple tribune (au contenu souvent discutable) dans les pages « Rebonds » de Libération [1]. La reprise de l’épidémie est-elle un sujet d’expression libre dénué de toute solennité pour un ministre de la santé ?

En refusant de jouer leur rôle, les pouvoirs publics refusent d’engager une réelle politique de prévention, adaptées aux dynamiques nouvelles de l’épidémie. Ils laissent croire que le sida est un danger lointain, qui ne mérite pas que les médias et l’opinion publique s’y arrêtent. Ils délèguent aux seules associations le travail de veille et d’alerte, alors même qu’elles n’en ont pas les moyens. C’est intolérable.

Act Up-Paris exige de l’INVS :
 la production de chiffres fiables, complets et actualisés régulièrement, notamment en exigeant des médecins et des biologistes qu’ils & elles remplissent leur devoir, notifier les nouveaux cas de séropositivité ;
 une présentation claire et lisible de ces données ;
 une communication active et régulière sur la progression de l’épidémie, afin d’alerter les médias et l’opinion publique.


[1publiée le mardi 8 juin 2004