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6 octobre : Journée de la disance. Dois-je me cacher ?

mardi 6 octobre 2015

Ce mardi 6 octobre est la journée de la disance.
Elle incite les personnes séropositives au VIH et les malades du sida à parler de leur statut, à leurs proches, amantEs, famille, amiEs, collègues de travail, de loisirs, d’associations, médecin traitant etc.
En parler juste librement, quand ilELLEs le veulent, sans avoir à se cacher et occulter leur statut.

Aujourd’hui encore, les discriminations envers les séropotifVEs subsistent. Logement, assurance, prêts bancaires, emploi, etc. : près d’unE séropositifVE sur trois déclare avoir du mal à s’en tirer financièrement (1) !
S’y ajoutent l’attitude de certains professionnels de santé, par exemple les précautions inutiles et offensantes de la part de dentistes (2), et la discrimination jusque dans la mort avec l’interdiction toujours en vigueur des soins funéraires.

Les hommes et femmes politiques ne sont pas en reste. Rappelons-nous les discours de Jean-Marie Le Pen sur l’échange de poignées de mains, les paroles d’Eric Raoult (3) et plus récentes de Nicolas Sarkozy qu’il réfute, vis-à-vis de François Bayrou (4).

La vie affective et sexuelle est aussi le terrain de rejets.
Sérotriage discriminant et à l’efficacité très aléatoire, lié à des peurs irrationnelles, d’autant plus quand le rapport sexuel est protégé.
Refus de s’engager dans une relation amoureuse de long terme avec unE séropositifVE : une nuit oui, mais pas pour la vie.

Au sein même de notre communauté, parler de son statut sérologique peut être difficile, alors qu’un pédé sur 5 fréquentant les lieux de convivialité homos parisiens est séropo et qu’un cinquième d’entre eux ignore son statut. En soirée, à la terrasse d’un bar, en backroom, au sein d’une association, pas assez sexy, "ça plombe l’ambiance" comme le rappelait une de nos campagnes pour la Marche des fiertés 2010 (5).

Se cacher, vivre sa maladie seulE, c’est risquer de mal prendre son traitement pour qu’on ne nous chope pas avec, lors d’un repas de famille ou au bureau par ses collègues et perdre en efficacité pour sa propre santé. C’est s’éloigner des médecins et du suivi global nécessaire.

Ces multiples discriminations sont des obstacles supplémentaires à ce que des personnes s’interrogeant sur leur statut sérologique aillent vers les structures de dépistages pour faire un test. Le stigmate est encore présent. Une des raisons de la mise en circulation des autotests est cette volonté d’invisibilité de la part d’HSH interrogés lors d’une enquête préliminaire à l’autorisation (6).

Alors, maintenant, levons le masque, prenons une inspiration et parlons enfin librement de nous-mêmes.

SILENCE = MORT

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(1) Source : enquête ANRS-Vespa2 http://www.invs.sante.fr/beh/2013/27/pdf/2013_26-27.pdf

(2) Source : Aides http://www.aides.org/actu/testing-ces-praticiens-qui-ont-une-dent-contre-les-seropos-2966

(3) http://www.actupparis.org/spip.php?article4854

(4) http://lelab.europe1.fr/nicolas-sarkozy-bayrou-cest-comme-le-sida-quiconque-le-touche-meurt-149668

(5) http://www.actupparis.org/spip.php?article4244

(6) http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09540121.2012.687823?journalCode=caic20#.Vfbw1xHtmko