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Besançon : le PS doit retirer sa plainte contre les militantEs LGBT et présenter des excuses

lundi 26 novembre 2012

Mercredi 20 novembre, des militantEs LGBT ont manifesté leur colère contres les reculades du PS en matière d’égalité des droits dans plusieurs villes de France. A Besançon un groupe de personnes a placardé des affiches sur le siège du parti au pouvoir. Elles se sont faites arrêter, et le premier secrétaire fédéral du PS, Nicolas Bodin, a décidé de porter plainte.

Il s’agit d’une faute grave de la part du PS.
La désobéissance civile fait pleinement partie des moyens d’expression démocratique, notamment face à un pouvoir injuste et qui ne tient pas ses promesses.

Si le Président de la République a lui-même reconnu qu’il avait fait une erreur en proposant une « liberté de conscience » aux maires homophobes, c’est bien parce que la colère s’est exprimée, par tous les moyens démocratiques reconnus, y compris la désobéissance civile.
Celles et ceux qui parlent de « dégradation » pour quelques affiches posées sur une façade ont un sens étrange des priorités, préférant la défense des vieilles pierres bien vite nettoyées à celle, effective, réelle, en acte, de la dignité humaine menacée par la haine homophobe, et bien mal défendue par celles et ceux qui nous ont promis l’égalité.

Le PS bafoue la démocratie et le droit. Les propos de Hollande représentaient une exception aberrante aux devoirs des éluEs, exception anti-constitutionnelle réservée aux seulEs homos.
De même, le gouvernement, par la voix de son premier ministre, trahit les engagements présidentiels en présentant un projet de loi tronquée, sans l’accès à la PMA ou à l’adoption hors-mariage. Pire, Ayrault se moque de ses électeurs, et du principe même d’un engagement de campagne, lorsqu’il essaie de nous faire croire que son projet respecterait la lettre de l’engagement 31 : comme si Hollande n’avait pas parlé ailleurs, de façon formelle, d’un engagement sur tous les autres sujets. Faut-il aussi parler des promesses sur le droit de vote des étrangers (qui date de 1981 ?), de la situation actuelle des droits sociaux de toutes les minorités, de tous les reniements du PS ?
Ce parti a donc perdu depuis longtemps le droit de donner à qui que ce soit des leçons de légalité et de démocratie.

Il est enfin regrettable que les associations LGBT ne condamnent pas unanimement cette plainte. Elles effacent ainsi tout ce que la lutte pour l’égalité des droits doit à la désobéissance civile : Stonewall n’était pas une manifestation déposée. Elles oublient que si leurs représentantEs peuvent s’asseoir dans des bureaux avec des responsables politiques, c’est bien parce qu’il y a une pression dans la rue. En agissant ainsi, elles coupent donc la branche sur laquelle elles sont assises et elles prennent le risque et la responsabilité de créer une scission au sein du mouvement, alors que nous avons besoin plus que jamais d’unité.
A force de vouloir être respectable face à un pouvoir qui nous trahit, ces associations risquent de se couper de leur base et de leurs partenaires.

Act Up-Paris demande au PS de retirer sa plainte et de présenter ses excuses pour toutes les reculades, reniements et tergiversations qui ont légitimé les flots de haine .