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Actu des traitements

mardi 20 novembre 2012

Cancer  : antirétroviraux à la rescousse

Le nelfinavir (Viracept®) est un inhibiteur de protéase utilisé contre le VIH qui serait actif dans le traitement du cancer du sein au même dosage. Utilisé dans des essais cliniques comme agent de chimiothérapie ou radiosensibilisant dans le traitement du cancer, il a inhibé la croissance de certains types de cancers. L’équipe de la Johns Hopkins School of Medicine qui a présenté ces résultats a d’abord étudié son activité anti-tumorale sur des souris modèles de cancer du sein humain. Des résultats in vitro ont montré une efficacité sur des cellules cancéreuses mammaires résistantes au trastuzumab (Herceptin®) et/ou au lapatinib (Tyverb®). Aujourd’hui le nelfinavir est évalué dans de nombreux essais cliniques dans le cancer.
Le maraviroc (Celsentri®) est un inhibiteur d’entrée, qui empêche le VIH de pénétrer dans les cellules cibles, mais qui pourrait également diminuer la propagation des cellules cancéreuses vers d’autres tissus. Son action sur certains cancers permettrait d’en ralentir le développement. L’équipe du Centre de Jefferson Kimmel Cancer a montré que le récepteur CCR5, cible du maraviroc, s’exprimait aussi dans les cellules cancéreuses du sein. Après des recherches in vitro, et des essais sur la souris, les résultats sont spectaculaires (90% de réduction du nombre et de la taille des métastases par rapport aux souris non traitées). C’est donc une piste sérieuse qui nécessite la mise en place d’essai concernant le cancer du sein, mais aussi de la prostate et de l’estomac.

Prezista® pour le jeune enfant

L’Agence européenne du médicament vient d’autoriser la prescription du Prézista® (darunavir) chez le jeune enfant. Jusque là réservé aux enfants à partir de 6 ans et pesant plus de 20 kg, le Prézista® est depuis le 25 octobre autorisé aux enfants, vivant avec le VIH, pré-traités âgés de plus de 3 ans et pesant au moins 15 kg. Le Prézista® doit être pris avec une faible dose de ritonavir (Norvir®), et associé à d’autres antirétroviraux.

Abacavir + ribavirine : c’est possible

Une étude française portant sur 124 personnes co-infectées VIH-VHC vient de montrer qu’il n’y a pas d’interaction entre l’abacavir (Ziagen®) utilisé contre le VIH et la ribavirine (Rébétol® ou Copégus®) utilisé contre le VHC, contrairement aux craintes nourries par des études observationnelles. Parmi les participants, 27 personnes prenaient de l’abacavir, et par comparaison avec les personnes n’en prenant pas, cet antirétroviral n’a pas modifié la concentration de la ribavirine.

Edurant®, Eviplera®, Incivo®, Victrelis® disponible en ville

Edurant® (rilpivirine) inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse, Eviplera® (rilpivirine + emtricitabine + ténofovir) association d’un inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse, d’un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse et d’un inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse, Incivo® (télaprévir) inhibiteur de protéase du VHC et Victrelis® (bocéprévir) inhibiteur de protéase du VHC, ces quatre médicaments sont maintenant disponibles dans les pharmacies de ville.

Intelence® en 200 mg

Depuis juillet, Intelence® (étravirine), inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse est disponible dans une nouvelle présentation : des boites de 60 comprimés dosé à 200 mg sont maintenant accessibles, et toujours les boites de 120 comprimés dosés à 100 mg.

Quand le traitement anti-VHC se révèle efficace contre le VIH

Une étude espagnole vient d’aboutir à des résultats intéressants. A partir du suivi de 1600 personnes co-infectés VIH-VHC et prenant de l’interféron et de la ribavirine, les chercheurs ont constaté que la réponse virologique prolongée à la bithérapie anti-hépatite C avait un impact positif sur la progression du VIH. L’inverse est vrai puisque après un suivi d’environ cinq ans, le fait de ne pas parvenir à une réponse virologique prolongée était associé à un risque accru de morbidité et de mortalité liées à l’hépatopathie (Il s’agit d’une pathologie accompagnée d’anomalies des tests biologiques hépatiques, en particulier les transaminases, souvent liée à la prise de médicaments hépatotoxiques (par exemple certains antirétroviraux). De plus, le taux de stade sida était significativement supérieur chez les non répondeurs VHC.

Nouveau dosage de Viramune®

Jusqu’à présent disponible en deux présentations, en comprimé dosé à 200 mg et une suspension buvable dosé à 50 mg/5mL, le Viramune® (névirapine) est désormais disponible en comprimé dosé à 400 mg et en comprimé dosé à 100 mg.

Nouvelle molécule pour co-infectés ?

Le sofosbuvir est un inhibiteur de la polymérase du VHC. Une étude pharmacocinétique (phase précoce de développement des molécules) montre des résultats encourageants pour les participants mono-infectés VHC et co-infectés VIH-VHC, quel que soit le génotype et sans interaction apparente avec les antirétroviraux utilisés par les participants. De plus, la tolérance a été bonne, et l’efficacité paraît prometteuse, malgré des cas au mauvais pronostic. Un essai de phase III a récemment démarré aux Etats-Unis et devrait également recruter des participants mono et co-infectés.

Séroplex® pour contrer les effets de l’interféron

Une étude allemande vient d’apporter des résultats intéressants dans le domaine du traitement de la dépression associée à l’interféron. Les 181 participants ayant une hépatite C chronique ont reçu, en fonction du génotype viral, pendant 24 à 48 semaines, une bithérapie peg-l’interféron alfa-2a (Pegasys®) et ribavirine (sans antiprotéase), ainsi que de l’escitalopram (Seroplex®) ou un placebo deux semaines avant le traitement puis durant toute sa durée.
Les résultats indiquent que l’escitalopram réduit l’incidence et la sévérité de la dépression associée à l’interféron alpha. 32% des personnes sous escitalopram contre 59% sous placebo ont souffert de dépression. Une dépression majeure a été diagnostiquée chez 8% des personnes sous escitalopram contre 19% sous placebo. Aucun n’avait d’antécédent psychiatrique.

Erratum Protocoles 71

Lors du bouclage de Protocoles 71, une relecture malencontreuse nous a fait systématiser une faute en la reproduisant à chaque occurrence : nous avons inversé les noms commerciaux du bocéprévir et du télaprévir ; aussi il ne faut pas se fier au nom commerciaux (ceux qui portent une majuscule : Victrélis® et Incivo®) mais au nom des molécules elles-mêmes : bocéprévir et télaprévir. Le nom commercial du bocéprévir est Victrélis® et celui du télaprévir est Incivo®. Veuillez-nous excusez de cette coquille. Cependant, il semble que les problèmes d’interaction et de baisses de concentrations évoqués dans Protocoles 71 avec le darunavir/Prézista® (page 8) se posent en termes de classes thérapeutiques : les inhibiteurs de protéase VHC en association avec plusieurs inhibiteurs de protéase VIH.
Plus de détails sur le site qui permet d’identifier les problèmes interactions connus.