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samedi 31 mai 2008

Appel à témoignages

Nous avons eu des échos de dysfonctionnements humains graves avec un médecin du service des maladies infectieuses de l’hôpital Georges Pompidou à Paris. Si vous êtes concernés, malades ou personnels hospitaliers/professionnels, contactez-nous.
Par téléphone : 01 49 29 44 82 (tous les jours entre 10 h et 17 h), par courrier : Act Up-Paris, BP 287 75525 Paris cedex 11, par mail.
Nous conserverons votre anonymat, si vous le souhaitez.

25 ans de sida

Le 20 mai 1983, il y a tout juste 25 ans, un article de Sciences annonçait la découverte d’un nouveau virus, plus tard appelé VIH, et responsable de l’épidémie de sida.

Nous n’avons aucune raison de fêter cet anniversaire. Après 25 ans d’épidémie, 70 % des malades du sida dans le monde n’ont toujours pas accès aux médicaments. Malgré cela, la recherche publique n’est pas une priorité du gouvernement. En effet, en 2008, les différents ministères ont diminué sans somation leurs crédits à l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) : moins 50 % pour ceux du ministère des Affaires Etrangères, et moins 6 % pour ceux du ministère de la Recherche. L’avenir même de cette agence, dont la présence et le travail sont si utiles à la lutte contre le sida, est menacé, puisqu’il est question de renvoyer ses activités vers l’INSERM. 

Nous avons dénoncé ces suppressions de crédit et cette réorientation qui s’inscrivent dans une politique globale de désintéressement progressif de la recherche publique par le gouvernement français. Si des économies doivent faites, ce n’est pas sur le dos de la recherche, ce calcul n’est pas visionnaire et grève profondément l’avenir scientifique et thérapeutique. On peut presque affirmer qu’aujourd’hui, en l’état de la recherche, on ne découvrirait pas le virus du sida comme on l’a fait il y a 25 ans.

Silence mon coeur fait une pause

L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) résulte de l’obstruction des petites artères pulmonaires qui aboutit à l’insuffisance ventriculaire droite et, in fine, au décès. On sait depuis les années 90 que le VIH fait partie des facteurs de risque exposant à l’HTAP.
Si les signes cliniques en amont sont peu nombreux et peu spécifiques, on découvre tardivement le HTAP souvent à cause d’une dyspnée progressive, symptôme inaugural dans près de 85 % des cas. Le pronostic des personnes est étroitement lié au moment de la découverte du HTAP.

Une étude de cohorte prospective multicentrique réalisée en France, dans laquelle ont été inclus 7 468 malades séropositifs s’est intéressée à la prévalence de cette association de pathologie VIH et HTAP. Il en résulte que depuis vingt cette prévalence n’a pas vraiment évolué et reste autour de 0,5 % des personnes vivant avec le VIH. Ce résultat peut étonné, car le chiffre est identique à la situation qui prévalait avant l’arrivée des antirétroviraux, et cet apport thérapeutique aurait pu faire penser à une baisse de ce chiffre.

Dans l’étude française, le diagnostic d’HTAP a été posé sur des critères échographiques et hémodynamiques. La pression dans l’artère pulmonaire au repos devait être supérieure ou égale à 25 mm Hg (ou supérieure ou égale à 30 mm Hg à l’effort), la pression capillaire pulmonaire étant supérieure ou égale à 15 mm Hg. Lmes résultats indiquent une dyspnée chez 739 personnes : 312 de celles-ci ont été exclues selon des critères prédéfinis et 150 autres ont refusé de participer à l’étude.

L’analyse a finalement porté sur 277 participants, dont 30 étaient atteints d’une HTAP connue ; les 247 autres présentant une dyspnée inexpliquée. Au total, le diagnostic d’association de VIH et HTAP a été retenu dans 35 cas. Toute dyspnée inexpliquée survenant chez une personne vivant avec le VIH doit faire suspecter une VIH-HTAP et déboucher sur un bilan échographique et/ou hémodynamique.

En effet, si le diagnostic est tardif, il grève le pronostic. Ainsi, il est posé tardivement chez 71 à 81 % des personnes, aux stades III et IV de la New York Heart Association (NYHA), le taux de survie à 3 ans est de 28 % (versus 84 % si la découverte est faite au moment ou le HTAP en est encore aux stades I et II de cette classification). La mortalité est bien en rapport avec l’HTAP elle-même, indépendamment des complications liées à l’infection par le VIH.

La prise en charge précoce à l’écoute

La 10ème Journée annuelle de réflexion scientifique du groupe interassociatif TRT-5 sur le thème de « La prise en charge précoce du VIH : questions épidémiologique, médicales et éthiques » organisée le 14 mars dernier a réunit près de 300 acteurs de la lutte contre le sida (personnes vivant avec le VIH, associations, soignants, chercheurs, représentants des institutions publiques ou de l’industrie etc.) a fait l’objet d’une capture sonore qui vient d’être mise en ligne. L’objectif était de réfléchir aux enjeux à venir qui pourraient être soulevés par une prise en charge et/ou une initiation de traitement plus précoce que les recommandations françaises actuelles (rapport du groupe d’experts, dit Yeni) la définissent.

Les interventions qui y ont été faites ainsi que les débats qui s’y sont tenus sont disponibles sur le site du TRT-5 [http://www.trt-5.org/article214.html]
La restitution de cette Journée fera également l’objet, comme chaque année, d’une brochure dont la publication devrait intervenir au début de l’été.

Transmission du VIH : pourquoi pas moi ?

Act Up-Paris vous invite à sa 69ème Réunion publique d’information, le mercredi 25 juin 2008, de 19h à 22h*.

La promotion actuelle de nouveaux moyens de réduction des risques tend à rendre les messages de prévention de plus en plus complexes. Les annonces du monde scientifique et médical sont parfois maladroitement reprises par les médias ou par certaines structures associatives, relayant ainsi auprès du grand public une série de propos confus, aux fausses allures de recommandations. Face à ce contexte où les messages de prévention se multiplient, se complexifient et parfois même diffèrent, il semble plus qu’important de faire aujourd’hui le point sur les modes et mécanismes connus de transmission du VIH. Ainsi, quel que soit notre statut sérologique, notre identité ou notre orientation sexuelle, dans un souci de responsabilité partagée, nous sommes touTEs concernéEs par ces questions de transmission. Ce sont ces mêmes questions qui nous guident à avoir recours au préservatif pour se protéger et protéger ses partenaires du VIH et des autres maladies sexuellement transmissibles. Or, dans certains cas, le préservatif n’est pas utilisé. Souvent délaissé au sein du couple, parfois mis de côté pour la fellation, son utilisation non systématique entraîne une possibilité toujours plus grande de contracter le virus ou de contaminer ses partenaires. La transmission du VIH est inégalitaire et souvent aléatoire, mais elle peut être facilitée par de nombreux co-facteurs. La présence d’une IST favorise ainsi une infection au VIH. Quelles sont alors les portes d’entrée et de sortie du virus ? Dans ces mécanismes d’infection qui interviennent au cœur de notre système immunitaire, qu’est-ce qui peut rendre notre corps plus vulnérable ? Pourquoi, dans certains cas, une personne séropositive transmet ou ne transmet-elle pas le virus ? La réduction de la charge virale supprime-t-elle le risque de transmission du VIH ? Quels sont les compartiments d’assemblage et de stockage du virus ?

Un immunologue et un virologue tenteront de répondre à ces questions et donneront à chacun les bases utiles à la compréhension des modes et mécanismes de transmission du VIH. Un spécialiste interviendra ensuite sur la question plus politique de l’usage fait des annonces issues du monde médical et scientifique, et ouvrira le débat quant à leur impact en terme de message de santé publique et de protection individuelle.