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Semaine mondiale de la vaccination

Vaccins : un bénéfice pour touTEs, séroneg comme séropo . Hépatite B, méningocoque, HPV

jeudi 28 avril 2016

Il ne faut pas voir la vaccination comme une option qu’on peut choisir ou ne pas choisir. Sauf contre-indication médicale, il n’y a pas de mauvais côtés à se faire vacciner, contrairement à ce que pensent certains parents en invoquant des hypothétiques maladies que leur enfant pourrait développer. Ces croyances n’ont jamais été prouvées et relèvent des peurs d’un monde qui se veut tout beau, tout bio. Prendre soin de sa santé c’est se faire vacciner, sans attendre, sans se dire qu’on le fera une prochaine fois.

Hépatite B : un vaccin moins efficace pour les séropos

Act Up-Paris le sait bien, connaissant le Sida et la vulnérabilité induite par les conséquence du virus sur les défenses immunitaires. On sait que se faire vacciner contre l’hépatite B alors qu’on est séropo est un peu illusoire. Le système immunitaire étant affaibli, on ne répond que peu au vaccin et on ne développe pas la protection recherchée. Il faut alors s’y reprendre à plusieurs fois, réitérer les injections pour enfin être protégéE de l’hépatite B. Quatre injections intramusculaires à doubles doses permettraient d’obtenir une meilleure réponse immunitaire protectrice que par doses uniques  [1]
Si vous ne savez pas si vous avez été vaccinéE, demandez à faire le test, les résultats indiqueront si vous êtes déjà immuniséEs par un vaccin ancien.

Méningocoque C : l’alerte vaccinale

Les méningocoques sont des bactéries transmises par la salive. Si un grand nombre sont bénignes, certaines dégénèrent en maladies graves, voires mortelles. Les autorités conseillent la vaccination contre le méningocoque c aux enfants âgé d’un an avec un rattrapage pour les jeunes adultes jusqu’à 24 ans. La couverture vaccinale reste toutefois très faible.
Dès 2014, les gays, bis, HSH et les personnes fréquentant les lieux de convivialité communautaires ont été invitéEs par le Haut Conseil à la Santé Publique à se faire vacciner contre le méningocoque c, recommandation prolongée pour l’année 2016 [2]. En cause, une souche particulièrement virulente, mortelle dans 50% des cas, a touché des gays dans plusieurs pays européens dont la France. Des cas d’infections au niveau du pénis liées vraisemblablement à une transmission par fellation de ce variant, présentant des caractéristiques proches de celles du gonocoque, ont même été détectés. Rattraper son retard de vaccination est possible, le vaccin tétravalent, agissant sur 4 souches de méningocoques, n’est cependant pas remboursé par la Sécurité Sociale. Nous exigeons une baisse du prix du vaccin et son remboursement par la Sécurité Sociale, ainsi qu’une campagne d’information autour de ces recommandations du HCSP.

Vers une vaccination pour touTEs contre le HPV / Papillomavirus humain

Il est à déplorer que les instances françaises de vaccination ne recommandent toujours pas la vaccination des garçons et jeunes hommes contre les HPV (Papillomavirus Humain). Ce vaccin n’est proposé qu’aux filles âgées de moins de 14 ans, avec un rattrapage pour les jeunes filles de 15 à 23 ans qui n’ont pas eu de rapports sexuels ou, au plus tard, dans l’année qui suit le début de leur vie sexuelle. Les enfants séropositifs au VIH sont incités à se faire vacciner en trois doses, à l’âge de 11ans ou jusqu’à 19 ans révolus [3]. Dans d’autres pays comme le Canada [4], la Suisse [5] et l’Australie [6], ce vaccin est recommandé aux garçons comme aux filles. Les autorités ont su entendre les résultats de recherches scientifiques qui mettent en évidence le gain d’une vaccination des deux sexes sur la survenue des verrues génitales, mais aussi des cancers anaux, de la bouche et de la gorge, puisque les hommes comme les femmes sont vecteurs des HPV.

On rappelle que le risque de développer un cancer de l’anus à cause du HPV est bien plus élevé chez les personnes séropositives, que se dépêtrer de verrues génitales quand on est séropositifVE est un véritable parcours du combattant, que les hommes sont aussi touchés par ces pathologies. Plus le nombre de CD4 baisse, plus les risques sont grands : ils sont entre 2 à 6 fois supérieurs à ceux des séronégatives pour le développement de lésions précancéreuses du col de l’utérus, c’est pourquoi on recommande un frottis par an pour les femmes séropositives [7].

Alors que la couverture vaccinale contre les HPV recule en France, il est temps de réagir. Les autorités françaises raisonnent certainement avec une logique financière. Mais qu’en est-t-il du gain des actes médicaux lourds qui pourraient être évités ? Les autorités suivent certainement la fausse peur des Français par rapport aux vaccins, et se disent qu’un homme ne se sent pas prêt à se faire vacciner pour des verrues génitales. C’est alors aux jeunes gays et HSH d’encaisser les conséquences de ce manque de volonté et de faire face à ces pathologies.

En bref...

On ne sait pas ce qui peut arriver au cours de sa vie, il faut se faire vacciner, le demander à son médecin traitant ou à un dispensaire. Pour les autres IST qui ne sont pas toujours pas encore combattues par un vaccin, le préservatif et les digues restent les remparts principaux pour les éviter, notamment lors de fellations, cunnilingus et anulingus. Nous exigeons une baisse de leurs prix et des campagnes de promotion de ces remparts !