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France 2010 : Etat sécuritaire, Etat raciste

La répression et l’exclusion des plus précaires font le jeu du sida.

samedi 4 septembre 2010

Roms, sans-papiers, prisonnierEs, usagerEs de drogues, travailleurSEs du sexe, touTEs répriméEs pour tenter de faire oublier les scandales financiers qui secouent l’UMP et rattraper son électorat frontiste qui menace de le lâcher lors des prochains scrutins. Nicolas Sarkozy rejoue son couplet sécuritaire.

Son traditionnel spectacle raciste et liberticide est plus « décomplexé », entendez abject, que jamais. Des catégories de populations sont nomi- nativement désignées (Roms, « étrangerEs extra-communautaires », françaisEs naturaliséEs...). Le discours nauséabond faisant le lien de causalité entre immigration et délinquance est à nouveau proclamé. Il est une nouvelle fois question de revenir sur les droits et prestations disponibles pour les sans-papiers.

Hortefeux veut étendre la liste des délits concernés et invente la « polygamie de fait ». Besson cherche à quantifier des peines de prison pouvant aboutir à une déchéance de la nationalité française. Mariani, qui proposait jadis des tests ADN pour les candidats au regroupement familial, crie pour la énième fois, et contre les résultats de toutes les études existantes, à la fraude à l’Aide Médicale d’Etat des sans-papierEs malades. Bachelot-Narquin, elle, veut faire payer cette AME, alors qu’elle a elle-même reconnu que cela aurait des graves conséquences sur la santé des personnes, et aussi sur la santé publique.

Les amendements en discussion au Conseil des Ministres étendent les peines planchers et durcissent les peines de prison ferme ; déchoient certains délinquants de la nationalité française, réaffirmant l’existence de la double peine que Sarkozy a prétendu avoir abolie. Michèle Alliot-Marie construit plus de prisons, mais ne fait rien pour les vider, notamment des personnes malades.

Dans le même temps, Fillon oppose un veto purement idéologique à l’ouverture de Salles de Consommation à Moindre Risque (SCMR), au mépris de l’avis des experts scientifiques et de terrain et dans l’ignorance des enjeux de santé publique.

La Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure figure en tête de l’agenda parlementaire de rentrée, avec son lot de mesures répressives et son original « dispositif de protection » qui soumet l’obtention de titres de séjour à la dénonciation, par les prostituéEs de leur « souteneur ».

Par la voix de Sarkozy, le gouvernement déclare une « guerre nationale », dont les ennemiEs seraient donc les non-nationaux, les françaisEs naturaliséEs, les personnes incarcérées, les usagerEs de drogues, les travailleurSEs du sexe : une fois de plus, les plus précaires.

Or, nous - sans-papiers, prisonnierEs, usagerEs de drogues, travailleurSEs du sexe, précaires -sommes particulièrement touchéEs par le sida. La répression détourne des catégories entières de population d’un accès à la prévention, au dépistage et aux soins. Le gouvernement le sait. Cette politique nous cible, nous opprime, elle fait le jeu du sida. Nous ne laisserons pas faire. Ces gens, racistes, xénophobes, nous mettent en danger : ils doivent rendre des comptes.

EtrangerEs chasséEs et expulséEs,
Prisons remplies et démultipliées,
UsagerEs de drogues et travailleurSEs du sexe répriméEs,
C’est le sida qui gagne !

Manifestation contre la xénophobie d’Etat
04 septembre 2010