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Le sexisme et les inégalités au service de la pandémie de sida

samedi 8 mars 2008

Cet après-midi, à l’occasion de la journée des femmes, Act Up-Paris a manifesté pour faire connaître et rendre visible la situation et le combat des femmes séropositives. À partir de 13h, nous avons défilé depuis la place de la République pour participer ensuite à 15h au rassemblement de la Fontaine des Innocents.

Nous étions présentEs aux côtés des associations féministes, LGBT et de travailleurSEs du sexe parce que la lutte contre le sida passe par la lutte contre toutes les formes d’hétérosexisme et de discriminations.

Alors que paraissent les actes du colloque « Femmes & VIH : Où en sommes-nous
10 ans après ? »
qui s’est tenu les 30 novembre et 1er décembre 2007, il est
impératif de rendre public le rôle que joue le sexisme des laboratoires et des
pouvoirs publics dans les contaminations, l’inadaptation des traitements et du
suivi médical. Aucune politique de prévention, de recherche, ou
d’accompagnement spécifique n’est conduite. Pas plus que ne sont pris en compte
les effets de ces discriminations de genre dans le droit au séjour et les
droits sociaux existant.

À l’issue du colloque, une liste de recommandations a été émise par les femmes
séropositives présentes . Parmi celles-ci, la commission Femmes d’Act Up-Paris
a considéré comme urgentes les revendications suivantes :

  • Act Up-Paris exige des professionnelLEs de santé :
    • La prise en compte des femmes par les laboratoires dans les essais des
      spécificités des femmes face au VIH.
    • La formation des professionnelLEs de santé à notre prise en charge
      médicale.
  • Act Up-Paris exige des pouvoirs publics :
    • Le remboursement intégral, au titre de l’Affection Longue Durée (ALD),
      des soins permettant de lutter contre les modifications corporelles liées au
      VIH et aux traitements des maladies opportunistes et des effets de la maladie
      sur le moral : Pour cela, les franchises médicales doivent être entièrement et
      définitivement supprimées.
    • La prise en compte de la maladie comme accentuant nos difficultés
      d’accès au travail et pesant sur nos ressources ; l’ouverture permanente de
      droits à l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), qu’on soit en état de travailler
      ou pas. L’accès à une information claire concernant les droits sociaux, sous la
      forme d’un guide réactualisé régulièrement doit être mise en place.
    • La création d’un droit d’asile « sanitaire » au même titre que le
      droit d’asile politique (Convention de Genève de 1951) et une formation des
      agents de l’OFPRA aux spécificités du VIH/sida.
    • La gratuité et l’accessibilité du matériel de prévention au Nord comme
      au Sud.
    • Des campagnes de prévention plus régulières, adaptées à la vie réelle
      et incarnées par des femmes de différentes générations.
    • L’accès et le développement de l’éducation à la sexualité aussi bien à
      l’intérieur qu’à l’extérieur de l’école.
    • Une lutte effective contre les discriminations liées à la maladie : la
      possibilité de parler de la maladie sans être jugées, que ce soit au sein de sa
      famille, à son travail, dans les médias, par les professionnelLEs de santé,
      etc.
    • Une lutte effective contre toutes les discriminations liées au sexe et
      au genre, comme le sexisme.