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Évacuer, expulser, évacuer, expulser...

samedi 3 septembre 2005

15 avril 2005 : 24 morts et 50 blessés ;
25 août 2005 : 17 morts et 30 blessés ;
30 août 2005 : 7 morts et 11 blessés ;
2 septembre : 140 expulsés.

Comment pourrait-on accepter les opérations de police que le Ministre de l’Intérieur a déclenché pour mettre à la rue des familles précaires ? Qu’espère ainsi régler le gouvernement ? Aucune autre solution que quelques nuitées d’hôtel en banlieue n’a été proposée aux familles violemment délogées alors même qu’elles se préparaient pour la rentrée des classes. Sarkozy illustre ainsi l’absence totale de projet gouvernemental sur le mal-logement en la dissimulant une fois de plus par des mesures spectaculaires et violentes.

Le 26 août, il déclarait « la difficulté c’est que tout un tas de gens qui n’ont pas de papiers pour certains, s’amassent à Paris, qu’il n’y a pas de conditions pour les loger« . À Neuilly-sur-Seine, sur 32 000 habitations, on compte à peine 800 logements sociaux contre plus de 6000 qui devraient exister pour répondre au minimum fixé par la loi Gayssot. Le Ministre de l’Intérieur et élu de Neuilly envisage-t-il des mesures pour forcer la main à ces communes rétives et « désengorger » Paris ?

Le 26 août encore sur France 2 : « Les conséquences de l’incendie sont dues à la surpopulation, avec des gens qui vivaient dans l’immeuble et qui n’auraient jamais dû y être ». Ils n’auraient jamais dû y être effectivement. Ils auraient dû habiter dans des logements décents puisque c’est un droit reconnu à tous par la loi française. Malheureusement, en diminuant la construction de logements drastiquement, en limitant les offres de grands logements, en interdisant la signature d’un bail avec une famille sans-papiers et en menant une politique de déni systématique des droits élémentaires aux étrangers, le gouvernement n’a laissé aucun autre choix aux familles qui s’y trouvaient.

Le 29 août, il exposait finalement son plan complet contre le mal-logement : « il faut fermer tous ces squats ». Fermer, interdire, contrôler, punir. Fut-il une déclaration de cet homme politique à courte vue qui ne puisse se résumer à ces quatre mots ?

Act Up-Paris exige :
 le relogement immédiat de toutes les familles expulsées dans des logements sociaux correspondant à leurs besoins ainsi que la régularisation de leurs situations administratives ;
 la mise en œuvre d’un véritable plan Marshall pour le logement social de droit commun et notamment la mise à disposition de logements adaptés aux familles nombreuses ;
 le développement d’un dispositif décent d’hébergement d’urgence ;
 la régularisation de tous les sans-papiers.


Act Up-Paris soutient les 68 personnes (dont 22 enfants) de la rue de la Fraternité qui ont refusé d’embarquer dans les cars de police et se sont installées dans le Parc de la Butte-du-chapeau-rouge pour exiger de vrais relogements et la régularisation de celles et ceux qui sont sans-papiers.

Act Up-Paris sera aussi présent à la manifestation samedi 3 septembre à 15h30 du Quai de la Gare au Châtelet.