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Emmanuelle Cosse, ce que nous exigeons de la nouvelle ministre du logement

lundi 22 février 2016

Quelles qu’aient été les individualités à sa tête, c’est toujours l’impératif de lutter contre l’épidémie de sida qui a présidé Act Up-Paris.

Alors que beaucoup de ceLLEux qui y ont côtoyé Emmanuelle Cosse ne sont plus là pour le dire, c’est leur combat que nous devons continuer de porter, avec d’autant plus de voix que, dans la bouche de beaucoup de ceLLEux qui ont commenté le remaniement, le sida n’était, au fond, guère plus qu’un mot.

À Act Up-Paris, ce qui préside c’est de toujours lutter pour éviter toutes les contaminations, et pour améliorer la prise en charge, l’accès aux soins et aux droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Quand 1 personne vivant avec le VIH sur 5 rapporte des privations alimentaires, que 2 sur 3 jugent leur situation financière au mieux juste, au pire difficile [1], il y a urgence à agir ! Nous avons toujours fait le lien entre les communautés discriminées et leur prévalence au VIH.

Parce que ce sont désormais ses attributions, Act Up-Paris exige d’Emmanuelle Cosse, comme de quiconque aurait été à sa place, de favoriser l’accès au logement des personnes séropositives.

• Cela passe par un droit à l’oubli incluant l’infection par le VIH et la lutte contre tous les refus de crédit des banques, mais aussi par l’application de la garantie universelle des loyers.

• C’est aussi une politique d’ampleur en faveur du logement des plus précaires, d’autant plus nécessaire que la loi SRU est souvent méprisée par les communes, voire détricotée par les régions [2].

• C’est encore la réquisition des logements inoccupés, leur mise aux normes d’accessibilité et leur transformation à destination des personnes concernées par des pathologies chroniques invalidantes. Tout cela permettra de réduire le temps d’attente pour un logement social, ou bien pour des ACT !

• De plus, le vieillissement des PVVIH doit conduire à construire sans attendre maisons de retraite adaptées à la situation des personnes ayant connu les premiers traitements et leurs effets secondaires [3].

Au-delà de son portefeuille, nous exigeons d’Emmanuelle Cosse en tant que membre du gouvernement de Manuel Valls de ne pas se contenter de prises de positions plus progressistes que celles de bien des ministres pour en faire une nouvelle caution à gauche, mais au contraire, si telle est la carte qu’elle entend jouer, de peser de tout son poids pour infléchir la politique du gouvernement.

• Notamment, pour que soit abandonnée la chasse aux migrantEs et obtenir leur relogement dans des conditions décentes, à Calais, Paris, et ailleurs.

• Plus largement, pour donner plus de moyens aux politiques sociales face à la surenchère sécuritaire et va-t-en-guerre. Et pour que ceux-ci se concrétisent en des plans pour agir contre le sida, les hépatites virales, les IST auprès de tous les publics concernés, sans en laisser l’apanage, quoiqu’incertain, à Paris.

• Mais encore, pour bousculer la ligne, de plus en plus assumée par le gouvernement, sur la pénalisation des clients des travailleuRses du sexe, quand toutes les associations de santé pointent les dangers d’une telle mesure, et que le Défenseur des Droits se range à cet avis.

• Et puis, et nous l’exigeons également de Jean-Jacques Urvoas qui avait signé la proposition de loi déposée en octobre 2015 à ce sujet à l’assemblée, pour faire inscrire dans la future loi contre les discriminations une procédure de changement d’état-civil libre et gratuit, comme Emmanuelle Cosse l’a défendue à Act Up-Paris, aux Verts et dans ses articles de Tétu.


[2C’est notamment le cas, en Ile-de-France, en matière de tarification sociale dans les transports, obligation prévue dans l’article 123 de cette loi (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005630252). Voire également notre réaction au vote de la suppression de la tarification sociale pour les bénéficiaires de l’AME : http://www.actupparis.org/spip.php?article5469