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Urgences fermées, pédés contaminés

mercredi 23 octobre 2013

Malgré le vœu émis par le Conseil de Paris le 14 octobre dernier en faveur d’un moratoire sur les transferts de services et contre la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu parisien, le démantèlement se poursuit : après les déménagements en catimini, des directives sont aujourd’hui envoyées aux casernes de pompiers afin qu’ils acheminent désormais les urgences vers d’autres établissements.

Cette destruction programmée nous concerne au premier chef, comme usagerEs, séronégatifVEs ou séropositifVEs, du système de santé publique.

Urgences fermées, pédés contaminés.

L’Hôtel-Dieu est le second centre mondial de distribution de Traitements Post-Exposition (TPE, ou traitements d’urgence), indispensables en cas d’exposition au VIH : plus de 500 sont délivrés chaque année. Central, il est situé à proximité du Marais et de ses bordels, ce qui garantit un accès rapide aux TPE, qui doivent idéalement être administrés le plus tôt possible : dans les 4 heures suivant la prise de risque, au plus tard dans les 48h.

Hôtel-Dieu fermé, malades assassinés.

Pour les personnes vivant avec le VIH, l’Hôtel-Dieu dispose d’un service ambulatoire de consultations VIH, qui fonctionne de façon coordonnée avec le service d’urgences et les plateaux techniques impliqués dans la prise en charge globale. Les transferts envisagés conduiront à accroître les files d’attente sur des établissements déjà saturés et à dégrader l’offre de soins.

Courant juillet, la Ministre de la Santé Marisol Touraine daignait sortir de son silence sur le sujet pour annoncer reporter la fermeture du service à une date indéterminée, vraisemblablement au delà des municipales de 2014.
Selon les termes de la loi HPST, les pleins pouvoirs reviennent bien au ministère de la Santé et, en dernier lieu, à la Présidence de la République.
Le récent vœu du Conseil de Paris laisse à l’exécutif municipal parisien toute latitude pour prendre un arrêté municipal et bloquer ainsi le démantèlement des urgences, en conformité avec les positions officielles de Marisol Touraine, de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo. Reste à présent à savoir si pour euxLLES, la vie des malades et usagerEs du service de santé parisien a bien la même valeur qu’une opération immobilière et quelques sympathies politiques.

Act Up-Paris exige :

 qu’en cohérence avec leurs effets d’annonce, la Ministre de la Santé et le maire de Paris prennent les mesures nécessaires au blocage de la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu parisien.
 que l’exécutif municipal parisien fasse cesser les manœuvres de démantèlement de cet hôpital, qu’il s’agisse des réorientations de patientEs en situation d’urgence, des déménagements nocturnes.
 que les principes de démocratie sanitaire soient respectés.

Urgences fermées, pédés contaminés