Accueil > International > Les leaders du G8 et l’OMS peuvent résoudre la crise des ressources (...)

Forum de Kampala

Les leaders du G8 et l’OMS peuvent résoudre la crise des ressources humaines en santé

lundi 3 mars 2008

Toutes les versions de cet article : [English] [français]

KAMPALA (3 mars 2008) - Aujourd’hui, jour de l’ouverture du premier forum mondial sur les ressources humaines en santé, Act Up-Paris interpelle les dirigeantEs du G8, l’Organisation Mondiale de la Santé et les dirigeantEs des pays en développement, notamment d’Afrique, sur la crise globale des professionnelLEs de santé.

Le G8 doit payer

Le docteur Francis Omaswa, directeur de l’initiative de l’OMS pour les TravailleurSEs en Santé, et organisateur du forum de Kampala, l’a indiqué aujourd’hui lors d’une conférence de presse : avec 35 milliards de dollars de plus sur les 7 prochaines années, soit 5 milliards par an, l’Afrique peut surmonter la grave pénurie de professionnelLEs en santé en assurant la formation, le recrutement, le paiement et le déploiement sur le territoire de médecins, infirmiErEs, laborantinEs, sages-femmes, pharmacienNEs, etc.

Selon le FMI, les 8 pays les plus riches concentrent 50 % du PIB mondial, et 85 % du PIB de l’ensemble des pays riches. Seuls les leaders du G8 détiennent donc la capacité d’assurer un investissement massif dans les biens publics mondiaux, comme la santé et les ressources humaines afférentes. C’est donc au G8 de payer 85% des 5 milliards de dollars annuels nécessaires pour sortir de la crise des ressources humaines en santé (RHS). Cela représente à peine 0,02% du PIB annuel des pays du G8.

En France, Nicolas Sarkozy doit annoncer dès maintenant quelle part la France apportera à ces 5 milliards de dollars par an.

Le soutien indispensable de l’OMS

L’Organisation Mondiale de la Santé est connue pour avoir déjà aidé les pays en voie de développement à rédiger des demandes de financement argumentées, crédibles et massives, et ce dans d’autres domaines que les RHS : par exemple en ce qui concerne la lutte contre la tuberculose ou le paludisme. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a exprimé sa gratitude envers l’OMS pour avoir aidé des pays à présenter des demandes de financement de grande qualité, preuve de l’efficacité et de l’importance de l’OMS quand elle arrive en soutien technique aux pays qui ont des ressources humaines insuffisantes en santé.

L’OMS doit maintenant s’engager à apporter des solutions aux pays en mal de soutien technique pour l’écriture de dossiers de financement auprès des bailleurs. L’OMS doit confirmer officiellement durant le Forum de Kampala qu’elle va jouer ce rôle. Les financements 2008 se cloturent le 1er juillet : l’OMS doit maintenant aller très vite.

Les dirigeantEs africainEs doivent jouer leur rôle

Les dirigeantEs africains doivent aussi jouer leur rôle. Ils et elles doivent se mettre à rétribuer leurs conseillers et hauts fonctionnaires en fonction de leur efficacité dans l’élaboration et la mise en oeuvre des différents plans nationaux en matière santé (dans le domaine de soignantEs, de lutte contre le sida, etc). Ils et elles doivent impliquer en cela les associations locales de malades et la société civile. Enfin, ils et elles doivent exprimer publiquement sur la scène internationale quels sont leurs besoins afin de pousser les dirigeantEs du G8 à tenir leurs promesses (et exprimer ces besoins en coordination avec les associations de malades et de solidarité internationale).